422 CHAPITRE XXIV. personne ne savait comme lui exciter au combat des soldats dont une foi ardente décuplait le patriotisme. Le 9 avril 1809, le général autrichien Chasteler franchit la frontière du Tirol; il fut reçu en triomphe. Le même jour, Hofer appela ses compatriotes aux armes; quand Chasteler entra dans le Pusterthal, il n’y trouva plus un seul Bavarois. Hofer et ses paysans avaient déjà chassé les soldats étrangers. Quelques jours plus tard ils s’emparaient d’Innsbrück. Cette victoire fut souillçe par le pillage des maisons des Juifs et des fonctionnaires bavarois. Le lendemain, trois mille cinq cents Français, commandes par Bisson, mettaient bas les armes devant ces rudes montagnards; sept canons tombèrent entre leurs mains. Hor-mayr, qui était arrivé avec l’armée autrichienne, rétablit dans tout le Tirol l’administration antérieure. Dans la région méridionale, la lutte fut plus dure : le général Bara-guay d’Hilliers tint quelque temps avec huit mille Fiançais : puis, devant l’armée de Hofer et les troupes de Chasteler, il se replia sur l’Italie. A la fin d’avril, tout le Tirol, sauf la citadelle d<5 Küfstein, était aux mains des Autrichiens. Ces succès inattendus inspirèrent aux troupes autrichiennes une confiance que les événements ultérieurs ne devaient pas justifier. Napoléon avait quitté Paris le 13 avril et était accouru au-devant de l’archiduc Charles qui était entré en Bavière et marchait sur Landshut. Les troupes autrichiennes s’étendaient de Munich à Ratisbonne. Napoléon les coupa par la victoire d’Abensberg(2'J avril), s’empara de Landshut écrasa le gros de l’armée autrichienne à Eggmühl et devant Batisbonne (22-23 avril). L’attitude ae l’armée autrichienne avait été héroïque; néanmoins soixante mille hommes, cent pièces de canons étaient tombés aux mains du vainqueur. Ces immenses revers n’étaient pas compensés par les succès qu’on obtenait en Italie où l’armée autrichienne occupait le Frioul, en Pologne où l’archiduc Ferdinand avait fait capituler Varsovie. L’archiduc Charles avait dû se replier sur la Bohème pour y refaire son armée. Vienne, commandée par i’ar-