CHAPITRE XIX, succéda en 1637 à Ferdinand II. Sous ce prince, le mécontentement des protestants de Hongrie s’accrut par suite des violations incessantes du traité de Vienne. Georges Rakoczy crut l’occasion favorable pour déclarer la guerre à l’Autriche; il traita avec la France, avec la Suède, malgré les supplications d’Esterhazy qui le conjurait de ne pas affaiblir la Hongrie devant les Turcs. On lui promettait un subside de douze cent mille écus par an, et, comme prix de sa coopération, la liberté religieuse et l’indépendance absolue de la Hongrie et de la Transylvanie. En 1644 il commença les hostilités; il s’empara de Kasso et s’avança jusqu’àÉperies où il lança une proclamation pour inviter les Hongrois à se soulever. Mais arrêté par les troupes impériales, il dut se replier sur ses états Les diplomates français ne l’oublièrent pas, lors des négociations qui précédèrent le traité de Westphalie, et lui offrirent de représenter ses intérêts. Mais il n’attendit pas la conclusion des négociations et traita podr son compte. L’empereur lui cédait la possession des comitats du nord que Gabriel Bethlen avait déjà possédés et les forteresses de Tokay et de Regetz (Paix de Linz, 1645). La Transylvanie fut prospère sous le règne de ce prince qui avait introduit à sa cour et dans son armée les principes de la religion réformée. Il eut pour successeur son fils, Georges Rakoczy II (1648-1660), dont l’ambition faillit compromettre les destinées de la principauté. Il espérait, avec l’aide de la Suède, arriver au trône de Pologne, comme son prédécesseur Batory. Mais la Porte n’entendait pas laisser s’établir un État aussi puissant sur ses frontières. De là une série de guerres et d’invasions pendant lesquelles la Transylvanie fut cruellement ravagée. Georges fut tué dans la lutte (1660). L’un de ses principaux lieutenants, Jean Kemenyi, l’un des meilleurs écrivains du temps, lui succéda et essaya de repousser les Turcs, cette fois avec l’aide de l’empereur. Il périt à son tour (1662). Les Transylvains, aussi effrayés de l’alliance impériale que des ravages des Ottomans, acceptèrent le voïevode que la Porte leur imposa, Michel Apafy (1662-1689).