30 CHAPITRE 111- Bohême). Là se livra une bataille de trois jours où,de l’aveu même de Frédégaire, les Austrasiens furent taillés en pièces « et ils s’en retournèrent dans leurs pays, abandonnant pour fuir, leurs tentes et leurs équipages ». Ce succès augmenta encore le prestige de Samo. Un prince des Sorabes ou Slaves de l’Elbe se plaça avec ses sujets sous sa domination. Il régna jusqu’en 658. Mais à sa mort l’édifice qu’il avait élevé s’écroula; les princes slaves ne reconnurent plus de chef suprême, et ¡’anarchie recommença à régner parmi eux. Les historiens slaves modernes ont une tendance à exagérer l’importance de ce personnage mystérieux; ils voient volontiers en lui le premier représentant de cette unité slave qu’ils sont contraints à deviner dans le passé ou à rêver dans l’avenir. Ce qui semble prouver que Samo n’était pas un Slave, c’est qu’il eut un véritable génie politique et un talent d’organisation qui paraissent étrangers à cette race pendant les premiers siècles de son histoire. Il aurait joué dans l’histoire des Tchèques et des Slovènes le même rôle que les Varègues normands dans celle de la Russie primitive. Cependant les triomphes de Samo n’avaient pas complètement brisé la puissance des Avares ; contenus par ses armes du côté de l’Occident, ils se retournèrent contre l’empire grec avec une nouvelle vigueur. Us s’attaquèrent à Gonstantinople, ravagèrent la Dalmntie, dont ils détruisirent les villes et massacrèrent les habitants. Les Serbes et les Croates (634-B38). Dans ces régions ils se heurtèrent à un ensemble de tribus slaves venues des régions des Garpathes et qui sont aujourd’hui connues sous le nom de Croates et de Serbes. Ces tribus constituaient un peuple de même langue ; mais les Croates, établis au bord de la mer, embrassèrent le catholicisme. Les Serbes, soumis aux influences byzantines, se rattachèrent à l'Église grecque. Les circonstances historiques les ont pendant longtemps séparés. Les Croates citent, d'après Constantin Porphyrogénète, ceux de leurs- princes