118 CHAPITRE VII. 928, le prince Vacslav Ier renouvela l’engagement de payer le tribut ci-dessus indiqué, en bœufs et en argent. En 1081, cette obligation fut échangée contre celle de fournir aux empereurs trois cents chevaliers pour leur couronnement de Rome. Cependant, on ne voit pas que les princes de Bohême aient prêté l’hommage et réclamé l’investiture à chaque avènement do souverain germanique ; l’existence d’un tribut prouve bien qu’il ne s’agissait que d’une convention internationale ; les vassaux ne payaient point tribut : c’est ainsi que les souverains germaniques, Louis l’Enfant et Henri l’Oiseleur payèrent tribut à la Hongrie sans en devenir les vassaux; ainsi, la Pologne, pendant un certain temps, paya tribut à la Bohême. L’empereur n’exerçait d’ailleurs sur la Bohême aucun droit de souveraineté, ne levait point de troupes, n’exerçait point l’autorité judiciaire, ne pouvait engager la Bohême par des traités conclus avec la cour de Rome. L’intervention do l’empire dans les querelles des princes de Bohême (par exemple en matière de successions) n’avait pas un autre caractère que l’intervention des Tchèques eux-mêmes dans les affaires de la Pologne et de la Hongrie. L’empereur Lothaire échoua dans ses efforts pour imposer un souverain à la Bohême (bataille do Chlumec, 1126). Au début du douzième siècle, pour services rendus à l’empire, un prince de Bohême reçut le titre honorifique d’échanson. Plus tard, des princes de Bohême, Otokar 1” et Vacslav I8r prirent part à l’élection de l’empereur. Mais ce titre d’électeur était purement attaché à la personne du souverain (comme par exemple aujourd’hui les ordres de chevalerie qu’échangent entre eux les souverains : ainsi, les chevaliers de la Toison d’Or reconnaissent pour leur grand maître le roi d’Espagne); il n’entraînait pour l’Etat bohème aucune obligation. De même, le litre de roi accordé par l’empereur, suivant les idées du temps, n’imposait au royaume aucun engagement. Plus tard, les empereurs germaniques cherchèrent à profiter des querelles et des compétitions des princes bohèmes, comme les khans tatares profitèrent de l’anarchie entre les princes russes de la famille de Rurik. Ils essayèrent