LA HONGRIE ET LES PAYS SLAVES. 485 l’Elbe jusqu’à la Baltique, une langue généreuse et grande retentissait. Comment et pourquoi ne l’entend-on plus sur cette terre? Honte à toi, Allemand jaloux et cupide. Tu as fait verser des Ilots de notre sang, et tu continues à vomir des Ilots de calomnie, espérant y noyer tous nos souvenirs. Celui-là seul qui est digne de la liberté sait respecter toutes les libertés. Celui qui met des esclaves aux fers est lui-même un esclave. » Ailleurs il faisait bonté à la Bohême de s’être laissé envahir et coloniser par les Allemands. « Quelle est donc cette jeune et belle fille qui court dans les champs ? Elle doit être bien pauvre pour porter une robe rapiécée de diverses étoffes. C’est notre Bohême bigarrée de colons étrangers. » Enfin il conviait tous les Slaves à une alliance définitive : « Plus de discordes entre vous ! Busses, ‘Serbes, Tchèques, Polonais, unissez-vous : libre à d’autres nations d’élever leur trône sur un sol friable et uni ; vous, frères, vous élèverez votre arche sur les ruines séculaires d’un passé douloureux. De l’Athos à la Poméranie, des champs de la Silésie à la plaine de Kosovo, de Constantinople au Volga, partout où l’on entend le langage slave, réjouissons-nous, embrassons-nous heureux dans notre immense patrie, la Slavie. Croyez-moi, frères, nous avons tout ce qui assure la durée d’un grand peuple. Dos continents et des mers s’étendent sous nos pieds; l’or, l’argent, des bras habiles et vigoureux, une langue riche et puissante, nous possédons tout, excepté la concorde et la liberté. » Et poursuivant sans relâche ce rêve d’unité, il esquissait l’image grandiose de la Slavie : « Je l’ai dit cent fois, je vous le crie aujourd’hui, ô Slaves dispersés : « Soyons un ensemble, et non pas des groupes isolés, soyons tout ou' rien. Ah! me suis-je dit plus d’une fois quand mon esprit chancelait, si nos peuples slaves ôtaient de l’or, de l’argent, du cuivre, je les fondrais en une seule statue. De la Bussie je ferais les mains, des Polonais, le buste, dès Tchèques les bras et la tête et des Serbes les pieds. Les tribus secondaires, les Wendes, la Lusace, les Silésiens, les Croates, les Slovaques, seraient lps vêtements et les armes. L Europe s’age-