LA BOHÈME SOUS LES ROIS AUTRICHIENS. 275 Révolte» et persécutions des réformés; destraction des franchises municipales. Charles-Quint dans sa lutte contre la ligue protestante de Smalkalde réclama le secours de son frère Ferdinand : le roi do Bohême ne pouvait lever de troupes sans le consentement des État& ; les membres utraquistes ne jugèrent pas à propos de fournir des soldats pour combattre ceux qui étaient presque pour eux des coreligionnaires ; le roi insista et ordonna aux membres des Etats de se réunir le 12 janvier 1547, avec leurs troupes à Litomèiice (Leitmeritz). Les uns refusèrent de se rendre à l’appel du souverain, les autres, de franchir la frontière, attendu que le royaume n’était pas menacé; une minorité docile accompagna seule le roi dans son expédition contre la Saxe. Dès qu’il eut quitté le sol du royaume, les mécontentements éclatèrent. Malgré la défense royale, les consuls de la ville de Prague durent convoquer les bourgeois qui formèrent une ligue pour la défense des libertés du pays. Les seigneurs et chevaliers utraquistes se réunirent à Prague et adhérèrent à l’union des bourgeois : un certain nombre ¿e frères bohèmes devinrent les principaux orateurs et chefs de la ligue. On rédigea sous leur influence les articles qui devaient être présentés au roi et qui l’invitaient à se dessaisir de toutes les prérogatives qu’il avait depuis vingt ans acquises à la couronne au détriment du royaume. D’après ces articles, les utraquistes pouvaient organiser leur église comme ils l’entendraient, former des unions pour la défense de leurs intérêts; les diètes du royaume et des cercles pouvaient se réunir si elles le jugeaient convenable ; le roi renonçait aux concessions qui lui avaient été faites en 1545 relativement à l’hérédité du trône ; il consentait à ne nommer les fonctionnaires qu’avec l’assentiment de la diète. Des messagers furent en-