LA RÉVOLUTION DE 1848. 509 France par une Allemagne réactionnaire : de tous côtés, les primes allemands, gagnés ou débordés par le courant, octroyaient des constitutions à leurs sujets dociles ou révoltés. L’Allemagne elle-même transmettait à Vienne les idées nouvelles gui lui venaient de Paris. Le 11 mars, une adresse était remise à la diète de la * Basse-Autriche: elle réclamait la publication immédiate du budget, la convocation périodique d’une assemblée composée, non plus d’États privilégiés, mais de représentants de toutes les classes de la population, krliberté de la presse, la publicité des tribunaux, de nouvelles institutions municipales et communales. Beux jours après, les étudiants de l’Université allaient en cortège porter la pétition aux États; les troupes essayèrent en vain de les disperser; la loule, aux cris de : « A bas Metternich! » brûla la villa de celui qui menait depuis tant d’années les desiinées de l’empire ; la diète elle-même demanda au souverain le renvoi du chancelier. Il quitta la ville dans une voiture de blanchisseuse et se retira en Angleterre. « Le dernier débris du vieux système est tombé, disait le Times; le prince de Metternich a été vaincu dans la lutte qu’il ne pouvait pas soutenir contre l’opinion publique des pacifiques habitants de la Basse Autriche. Le plus vieux ministre de la plus vieille coût a été chassé____Après quarante ans d’un pouvoir illimité, Metternich abandonne l’Autriche restée en arrière do l’Europe, appauvrie dans ses finances, divisée dans ses provinces, menacée ouvertement dans ses plus importantes possessions. » L’empereur autorisa larmement des étudiants formés en légion académique, l’établissement de la garde nationale, et invita les Etats de la monarchie à envoyer des délégués à Vienne pour le 3 juillet suivant; il annonçait en même temps la suppression de la eensure et la publication d’une loi libérale sur la presse. D’autre part, il faisait proclamer l’état de siege par Windischgrælz. Vienne crut à ses promesses et illumina. KoJovrat fut nommé président du conseil ; l’intérieur fut confié au comte de Ficquelmont, qui