618 CHAPITRE XXXVII. Elle avait compté sur le concours de 200 000 hommes que devait lui envoyer la Russie Le ministre Sturmer, acheté par l’Allemagne, ne lui eu envoya que 20 000 et encore presque sans munitions. D’autre part, les Roumains étaient insuffisamment préparés et dans leurs hypothèses ils avaient négliger l’inler-vention de la Bulgarie, désireuse de s’assurer Silistrie, la Dobroudja et de venger les injures que l’année roumaine lui avait naguère infligées. La campagne parut bien débuter pour les Roumains. Ils pénétrèrent en Hongrie et en Transylvanie. La ville de Brasso (en allemand Kronstadt) fut occupée et le nouveau roi Ferdinand y fit une entrée solennelle (sept. 1916). Les Roumains s'emparent encore de Sibiu (Hermannsladt) et de Fogaras; mais là devaient s'arrêter leurs succès. Cette fois encore ce sont les Allemands qui sauvent l’Autriche-Hongrie. Le maréchal Mackensen, à la tête d’une puissante armée composée de divisions allemandes, turques et bulgares, envahit la Dobroudja, s’établit sur la ligne Czerna Yoda-Costanza que les Russes essayent en vain de protéger. v Défaite, finale «les envahisseurs. v Le général allemand Falkenheym vient à la rescousse, repousse les Roumains sur la Moldavie; la plaine valaque est tout entière envahie. Le 6 décembre Mackensen fait son entrée à Bucarest; au mois de janvier suivant, Braïla et Focsani succombent à leur tour : le gouvernement roumain est obligé de se transporter à Iassy. Les Roumains avaient montré beaucoup de vaillance; mais ils manquaient d’expérience et de matériel, notamment d’aéroplanes. Le 17 mai 1918, ils durent signer le traité de Bucarest qui abandonnait aux alliés austro-allemands toutes les richesses naturelles du pays, la Dobroudja, les défilés de la Transylvanie et réduisait la Roumanie à la condition d’un misérable Étal vassal tit I Autriche-Hongrie.