LA RÉVOLUTION HONGROISE. 517 CHAPITRE XXIX. LA REVOLUTION HONGROISE I.e premier ministère hongrois; le 15 mars; les Croates et les Serbes. — Jelacie. — La guerre. — L'intervention russe. I.e premier ministère hongrois! le 15 mars; les Croates et le* Serbes. Dès le 3 mars, à la chambre des députés de Pozony, Kossuth avait fait voter une adresse pour réclamer l’établissement d’un ministère responsable. La chambre haute, plus timide, avait refusé de s’associer à ce vote ; la nouvelle des événements de Vienne excka les esprits, et, le 15, l’adresse fut envoyée à Vienne. On vota toute une série de mesures radicales : la réforme de l’éducation populaire, l’égalité des religions, l’institution du jury, la liberté de la presse, la convocation annuelle de la Diète, l’union de la Transylvanie à la Hongrie, la participation des nobles à toutes les charges publiques, l’abolition des corvées et des rapports féodaux moyennant indemnité payée aux intéressés par l’Etat. Mais tandis que ces décisions s’élaboraient àYozony (Presbourg), la ville de Pesth devenait le théâtre d’une manifestation qui peut être considérée comme le premier symptôme de la révolution hongroise. Un certain nombre de jeunes gens, parmi lesquels Potœfi, le grand poète, Jokai, le fécond romancier, Vasvary, le fougueux orateur populaire, s’emparaient d’une imprimerie, et, en dépit de la censure royale, faisaient imprimer le fameux programme du 15 mars. Ce programme, réparti en douze articles, réclamait la plupart des mesures libérales récemment votées à Pozony ; il demandait, en outre, que la Diète fût annuellement réunie à Pesth, que le ministère résidât dans cette ville, une garde nationale, une banque hongroise, la mise en liberté des