CHAPITRE XIX. témoigner de leurs sympathies turcophiles l’ont même fait réparer à leurs frais. Dans ces luttes contre la Turquie, la maison d’Autriche avait trouvé de précieux auxiliaires chez les Serbes de Turquie, qui avaient émigré en grand nombre sur le sol de la Hongrie. Leur chef Brankovic prêta son concours à l’armée impériale; mais, devenu suspect,peut-être à cause de sa popularité chez les Slaves méridionaux, il fut arrêté et enfermé à Eger, où il mourut en 1711. Au mois d’avril 1690, Léopold invoquant les droits dù royaume de Hongrie sur la Bosnie et la Bulgarie, avait appelé les populations slaves de la Turquie à prendre les armes Un peu plus tard, il invitait le patriarche serbe de Pec (Ipek) à venir s’établir sur ses domaines avec les Serbes, en leur promettant le libre exercice de leur religion et une administration particulière. En 1691, le patriarche Arsène Tsernoïevitch (Cernojevic) accepta : trente-cinq à quarante mille familles vinrent s’établir sur les rives de la Maros, en Sirmie, en Slavonie, dans la Backa et jusqu’aux environs de Bude; d’après les privilèges qui leur furent conférés, ces colons formèrent une nation distincte Les soldats qu’ils fournirent à Léopold et à ses successeurs, rendirent de ' grands services dans les luttes contre les Turcs et les Hongrois. Les descendants de ces émigrés serbes existent encore ¡aujourd’hui; ils ontjoué dans le siid delà Hongrie un rôle considérable. Les Magyars les appellent rasciens (allemand Baizen) du nom de l’ancienne ville de Rasa située sur l’emplacement où s’élève maintenant Novi Pazar. Ils [sont actuellement englobés dans les Iougoslaves. François Rakoczy (1900-1911). Depuis le départ de Tœkœli, la Transylvanie était devenue de fait une province autrichienne. Pendant les campagnes contre les Turcs, les généraux autrichiens avaient occupé la jdupart des villes transylvaines. Le jeune prince Michel Apafy avait été emmené à Vienne pour y être éle-»