L’ÉTAT AUSTRO-HONGROIS. 7 provinces sont mêlés aux Italiens et aux Slovènes. Les villes de Marbourg (Maribor) en Styrie, de Klagenfurth (Celovec) en Carinthie, de Neumarkt dans le Tirol, étaient les' dernières villes allemandes vers le midi. Le groupe' formé par ces cinq provinces comprenait au maximum 4 000 000 d’Allemands, et c’était réellement le seul qui pût être considéré comme se rattachant à la grande Allemagne des pangermanistes. En supposant qu’ils entrassent un jour dans cette grande Allemagne en vertu du principe des nationalités, ce principe ne leur permettait pas d’y entraîner ni les Italiens du Tirol, ni les Slaves. Trente lieues environ séparaient les Allemands de Trieste qu’ils regardaient comme leur grand port sur l’Adriatique. Viennent ensuite les Allemands de Bohême; ils forment à peine les deux cinquièmes de la population totale du royaume ; ils sont répandus le long des frontières de la Bavière et do la Saxe, et ne constituent point un groupe géographique ; les villes de Budweiss (en tchèque Budë-jovice) de Pilsen(Plzen) de Leitmeritz (Litomôrice) et de Reichenberg indiquent la ligne qui sépare ces Allemands des Tchèques. En Moravie un groupe d’environ 500 000 Allemands occupe le nord de la province dont la majorité est slave (près de 1 500 000); on peut admettre que la population allemande de la Bohême et de la Moravie dépasse deux millions et plus; mais ce chiffre est peu de chose en comparaison de la majorité' tchèque qui est d’au moins 6000 000 âmes. Les Allemands de Bohême, colons ou conquérants venus d’Allemagne, comme on le verra plus tard, séparés de la mère patrie par la frontière géographique la mieux dessinée, ne sauraient avoir la prétention d’entraîner Hans leurs destinées celles de la majorité slave qui a créé et organisé l’état où ils sont venus vivre, les uns comme des hôtes bien accueillis, les autres comme des envahisseurs détestés. Les Allemands ne peuvent même pas réclamer la Bohême, comme par exemple l’Alsace en vertu de la nationalité ; ils invoquent un prétendu droit historique de l’empire germanique. La Bohème, disent-ils, pénètre au cœur de l’Allemagne ; elle altère la pureté des lignes que