298 CHAPITRE XVII. restée annexée à la Saxe et ne garde plus aujourd’hui que quelques rares dél'ris des populations slaves qui, dès Je seizième siècle, étaient déjà profondément germanisées. Sous Ferdinand III (1637 1657), les armées suédoises, conduites par Banner, retrouvèrent le chemin de la Bohême (1639). Banner s’annonça en vengeur du protestantisme opprimé, et traita impitoyablement les catholiques; il bombarda Prague, sans réussir à s’en emparer, prit, brûla ou pilla tour à tour les villes de Nimburk, Podé^ brady, Hradec, Gaslav; le pays était laissé sans défense par l’empereur et impitoyablement ravagé par ceux qui, vingtansplus tôt, eussent été ses alliés Les ennemis emportèrent tout ce qui pouvait être emporté, et chargèrent de leur butin des bateaux qui descendirent la Vltava et l’Elbe : aujourd’hui on retrouve encore en Suède des épaves de ce grand pillage; pendant une année entière, les Suédois furent les maîtres du pays. Les impériaux n’apparurent qu’en 1640 et eurent beaucoup de peine à obliger Banner à se retirer. Son successeur, Torstenson, ramena bientôtl’arméesuédoisesurles domaines de la couronne de Bohême. Il s’empara de la Silésie, d’une partie de la Moravie, ravagea les parties septentrionales du royaume. Il fut rappelé dans le nord par la guerre qui venait d’éclater entre l’empereur et le Danemark. Gallas le suivit avec l’armée impériale, se fit battre et ne ramena que deux mille hommes en Bohême. Ferdinand s’établit de sa personne à Prague pour organiser la défense. En 1645 et 1646 le royaume fut de nouveau envahi. Torstenson écrasa les impériaux près du village de Jankov, dans le cercle de Tabor (1647). Wrangel, qui avait succédé à Torstenson, s’empara de Cheb (Eger), et marcha sur la haute Autriche. En 1648, le général suédois Ivœnigsmarck pénétra par la ruse dans Prague elle-même; mais il dut se retirer devant la résistance désespérée des habitants et des bourgeois; cette ville eut encore un siège à soutenir, mais il fut interrompu parla conclusion du traité de Westphalie (1648)