360 CHAPITRE XXI. légcs particuliers, celui de se réunir en congrès et d’élire leur évêque. Cependant Marie-Thérèse pressée par les demandes des Hongrois dut consentir à supprimer les confins de la Tisza et de la Maros (1750). Centmille Serbes quittèrent alors le pays et allèrent s’établir en Russie dans le gouvernement d’Ekaterinoslavl sous la conduite de leurs chefs Horvat et Tœkœly. Cet exode fit perdre à l’arrade anstro-hongroise quelques-uns de ses meilleurs soldats. D’autre part, les Grenzer1 restés dans le royaume témoignèrent leur mécontentement par de sanglantes insurrections (1755). Les instances des Hongrois amenèrent en 1776 la suppression de l’agent que les Serbes entretenaient à Vienne pour leurs affaires, enfin, en 1779, la réincorporation du pays compris entre la Maros, la Tisza, le Danube et les Garpathes (1779). On en forma les trois comitats de Torontal, de Krasso et de la Ternes. Ainsi la Hongrie recouvrait peu à peu les pays que Vienne en avait détachés. Le partage de la Pologne lui valut la rétrocession des villes du comté de Szepes (Zips). Mais, bien ' que Marie-Thérèse eût invoqué pour revendiquer la Galicie les droits séculaires de la couronne de Saint-Êtienne, elle refusa d’annexer celte nouvelle acquisition au royaume. En 1765 elle associa son fils Joseph au gouvernement, avec le titre de corégent; l’esprit philosophique de ce prince semble avoir inspiré quelques-unes des mesures prises à partir de cette époque : par exemple, la suppression du droit d’asile, et des ordres mendiants, le développement donné à l’instruction publique, la fondation de nombreuses écoles de village. Les Hongrois lui sont encore reconnaissants d’avoir offert à la Hongrie le port de Fiume (Rieka) qui relevait auparavant de Triesto ; toutefois on discute aujourd’hui la question de savoir si la ville de Rieka fut réunie à la Croatie ou à la Hongrie proprement dite. La possession de cette ville a été fort énergiquement réclamée par les Croates; mais le gouvernement de Vienne l’a •Soldats de la frontière (Grenze).