LA BOHÈME S. LA MAISON DE LUXEMBOURG. 163 :t ses conseillers, en réalité, pour maintenii ou augmenter i’S privilèges de la noblesse. On exigeait que certaines fonctions ne fussent confiées qu’à des personnages de l’or-lre des seigneurs, ou après un commun accord entre le roi, les seigneurs et les chevaliers. Les révoltés s’étaient issuré le concours du roi de Hongrie et du margrave Jost de Moravie. Le roi résistant à ces exigences, se vit tout à oup prisonnier dans son château royal de Prague (1394); :>n l’obligea à signer un acte d’abdication déguisée, par le-iuel il nommait son cousin Jost, régent ou Staroste du royaume. Le frère du roi, Jean, duc de Gorlitz, vint à son recours ; d’autre part, les conjurés trouvèrent une résistance énergique dans la petite noblesse et la bourgeoisie des villes; ils s’enfuirent avec leur prisonnier dans le midi de a Bohême, et jusqu’en Autriche. Ils ne lui rendirent la iiberté que l’année suivante. Le roi de Hongrie et le margrave de Moravie, intervinrent désormais dans les affaires du royaume. En 1396, Jost en devint le véritable souverain. Il fut chassé l’année suivante; Vacslav se remit à régner avec le concours d’un autre de ses cousins, Procope de Moravie. En 1398, il se rendit en France où il eut à Reims une entrevue avec le roi de France, Charles VI, au sujet du grand schisme qui divisait alors Rome et Avignon. A son retour en Allemagne, il trouva les électeurs soulevés contre lui à l’instigation du pape Benoît IX. Ru-arecht, l’électeur palatin, fut élu empereur par les trois ■lecteurs ecclésiastiques (1400) et déclara la guerre à la Bohême; les troupes allemandes pénétrèrent jusque sous les murs de Prague; mais la ville soutint bravement îe siège, et Vacslav, en perdant l’empire, garda du moins son royaume. A vrai dire, il n’eut que le titre de roi ; incapable de gouverner par lui-même, il dut réclamer le concours de son frère Sigismond, roi de Hongrie, qui le traita d’une J'açon peu fraternelle. Il le retint captif dans son palais de Prague, ainsi que le margrave Procope qui voulait détendre Vacslav, et les emmena tous deux à Vienne, où il les confia à la garde de la maison d’Autriche. Une partie de la Bo-