LA HONGRIE DÉMEMBRÉE. 307 juge suprême des chrétiens de Bude, sujets du Grand Seigneur. Il mourut peu de temps après, martînuzzl; la domination ottomane. Le succès de Soliman n’était pas seulement un défi jeté à l’ambition du prétendant autrichien, mais à la paix, à là sécurité du monde chrétien tout entier. Les princes allemands offrirent leur concours à Ferdinand; Jes magnats des plus grandes familles se mirent à son service ; Marti-nuzzi, toujours fort occupé à tenir la balance entre l'Al-lcmand et le Turc, l’intérêt propre de la Hongrie et son ambition personnelle, renouvela le traité de Varad, en y joignant une condition toutefois, c’est que Ferdinand chasserait les Ottomans (1541). Mais l’expédition des Allemands ne réussit pas; ia diète hongroise réclama vainement de nouveaux secours de la diète germanique. Soliman s’empara d’Esztergom (Gran), de Szekes Feervar (Albe Boyale). Pour le malheur de la Hongrie, les luttes des catholiques et des protestants divisaient alors l’Allemagne. La plus grande partie des Hongrois, traités avec une douceur relative par les vainqueurs musulmans, s’accoutumaient à leur domination; Martinuzzi « ce moine de méchante et malheureuse volonté, » écrit Ferdinand, négociait de nouveau avec Soliman. Au milieu de cette période agitée, il était le véritable maître du pays. Il continuait, entre les trois souverains, Ferdinand, Szapolyai et Soliman, cette politique de bascule, qui trahit sa double éducation slave et italienne , Il offre la Transylvanie à Ferdinand et attire sur ce malheureux pays une invasion turque, puis il se retourne de nouveau contre les Autrichiens ; il linit par décider la reine douairière à renoncer à la couronne au profit de Ferdinand; elle dépose les insignes royaux à la diète de Iiolosvar ' (Ivlausenbourg). Mais le roi autrichien avait peu de confiance dans cet ambigu personnage, qui savait jouer tant de rôles à la fois. Il envoya en Transylvanie, pour le sur-