366 CHAPITRE XXI. ristes avaient ouvert quelques rares établissements. La réaction jésuitique avait emporté ceux qui florissaient naguère en Bohême. L’école dépendait de l’Église; l’État ne faisait rien pour elle. En mai 1770 une école normale fut fondée à Vienne. Une résolution royale de septembre 1770 émancipa les maîtres d'école de la tutelle des ecclésiastiques ; la suppression de l’ordre des jésuites et la séquestration de leurs biens assura des ressources considérables; beaucoup d’écoles latines furent converties en écoles primaires. Le célèbre pédagogue silésien Felbinger fut appelé à Vienne (1774), et introduisit les bonnes méthodes d'enseignement. L’enseignement supérieur reçut, notamment à l’Univer-sité de Vienne, un nouveau développement; les facultés de médecine et de droit prirent rang parmi les premières de l’Europe; à côté de Van Swieten, digne disciple de Boehravc, il faut rappeler les noms du botaniste Jacquin, du publiciste Sonnenfels, de l'archéologue Eckhel, le véritable fondateur delà numismatique. La littérature proprement dite n’a pas un seuf nom à citer : la poésie balbutie encore, et trahit à peine dans des essais informes la noble influence d’un Klopstock ou d’un Lessing. Le rococo domine dans l’architecture; les arts plastiques sont représentés à Vienne par l’italien Ganova. Le seul grand art de l’Autriche, c’est la musique : Gluck, Haydn, Mozart l’élè-vent à des hauteurs inconnues jusqu’alors. D’ailleurs leurs œuvres immortelles trahissent l’influence du milieu ethnographique où elles sont écloses ; elles combinent à la fois la clarté delà mélodie italienne, la profondeur de l’harmonie allemande et la mélancolie slave. La musique est peut-être, de toutes les manifestations de l’esprit humain, la seule qui s’accommode de la servitude intellectuelle. Les finance»; le commerce, l'armée L’époux de Marie-Thérèse, François Ier, s’occupa spé-'Tialement des finances. Il fut aidé dans celte œuvre par