CHAPITRE XXVI lts combattants aux guerriers de Hunyady et d’Arpad. A la paix de Campo-Formio, la Hongrie avait dépensé plus de 100 (jOO hommes et 30 millions de florins. Dans les campagnes suivantes, parmi les noms hongrois, l’histoire retient ceux de Kray, de Jach, d’Ott, de Palfy, de Splenyi, de Haddik, d’Esterhazy. Les généraux hongrois se couvrirent de gloire ; mais leur pays appauvri d’hommes et d’argent, mal cultivé, était réduit à la plus affreuse misère. Les affaires extérieures avaient fait oublier les véritables intérêts du royaume; la Diète de 1796 ne s’était occupée que de subsides et de soldats. La Diète de 1802 avait à remédier à une situation fort critique; il fallait avant tout réformer le régime douanier défavorable aux intérêts économiques du pays; mais une autre question préoccupait le gouvernement autrichien ; il demandait qu’en temps de paix l’armée gardât ses effectifs complets et réclamait un supplément d’uu million de florins. Les troupes fournies par la Hongrie se décomposaient en deux éléments, les régiments et Y insurrection formée au moment même de la guerre par la cavalerie des nobles. Le gouvernement désirait fortifier l’armée régulière aux dépens de l’insurrection ; il voulait que l’assemblée se dessaisît pour l’avenir du droit de voter le contingent. Il échoua sur ce point, mais il finit par obtenir ^OuO recrues par an pendant la paix, 12 000 en temps ¿e guerre, avec l'obligation de service pendant dix ans; il obtint également 2 millions pour le budget de la guerre. La Diète essaya, sans succès, de réclamer l’annexion de la Dalmatie à la Hongrie; tous les débats qui portèrentsurles privilèges des nobles (droitsde chasse, impôt), montrèrent une fois de plus combien une aristocratie égoïste restait opiniâtrement attachée à ses privilèges, et peu accessible aux idées égalitaires que la France faisait alors rayonner surl Europe. Cet égoïsme des classes dirigeantes donnait beau jeu à la royauté pour le jour où elle voudrait faire échec à la noblesse en s’appuyant sur le peuple et la bourgeoisie. Le gouvernement, tout en louvoyant avec la Diète, continuait vis-à-vis du royaume sa politique ger-