LA RÉVOLUTION HONGROISE. 521 peau national les troupes qui tenaient garnison en Bohème et en Galicie. Jelaéié, qui marchait sur Pesth, fut repoussé ; mais il se replia sur Vienne, où l’empereur était revenu le 12 août. La Diète, alors réunie dans cette ville, faisait cause commune avec la dynastie contre les Hongrois ; au contraire, le peuple viennois, en haine des Slaves et par instinct révolutionnaire, professait une sympathie passionnée pour la révolution de Pesth. Les Viennois se soulevèrent (7 octobre) pour empêcher le gouvernement d’envoyer des renforts à Jelaëié, et appelèrent les Hongrois à leur secours ; ils arrivèrent en effet, mais trop tard, et durent repasser la Leitha, tandis que la capitale ouvrait ses portes à Windischgrætz. Nous reviendrons plus loin sur ce sanglant épisode: par une singulière contradiction, les ministres hongrois qui attaquaient ainsi les troupes de l’empereur haï prétendaient rester fidèles « au roi aimé de Hongrie ». Mais tout à coup ce roi vint à manquer. Ferdinand abdiqua (2 décembre) en faveur de son neveu François-Joseph. Les Magyars affectèrent de ne point reconnaître cette abdication et, révoltés contre le roi qui gouvernait, gardèrent une fidélité platonique au roi qui ne gouvernait plus. Iiossuth mit sa pairie en défense, organisa les fameux bataillons de Honveds, ou défenseurs du pays, et créa des légions étrangères où les Polonais affluèrent. Les principaux généraux furent d’abord Gœrgey, Meszaros, Perczel et Kis. La lutte fut sanglante; les Autrichiens attaquaient par la Moravie, la Galicie, la Croatie et le Banat ; les Bou-mains, en Transylvanie, secondaient énergiquement les troupes impériales, moins par amour du souverain que par haine pour une oppression séculaire. Dans cette lutte inégale, la Hongrie était fatalement destinée à succomber. Kis dut abandonner le voievodina serbe et se retirer sur la Maros; Windischgrætz entra le 18 décembre à Pozony, le 27 àGyœr(Raab) ; Meszaros fut battu àKaschau (Kasso). Perczel recula devant Jelacic. Le 1er janvier 1849, le comité de défense organisé par Kossuth quitta Pesth et se relira à Debreczen, dans une contrée marécageuse et presque inattaquable. Quelques jours plus tard, les troupes