CHAPITRE XXIV. deux cent quatre-vingt-dix mille hommes, trente mille chevaux, huit cents canons. La landwehr et Yinsurrection hongroise devaient, d’après les évaluations les plus vraisemblables, fournir deux cent vingt-quatre mille hommes. C’était un total de plus de cinq cent mille. Campagne (le 1809; insurrection du Tirol. Trois armées devaient attaquer à la fois Napoléon. La première opérait en Bavière, sous les ordres de l’archiduc Charles. La seconde opérait en Italie, sous -le commandement de l’archiduc Jean. Enfin, l’archiduc Ferdinand, avec trente cinq mille hommes, devait envahir la Pologne. Des corps moins importants devaient chasser les Français de la Dalmalie et de l’Jstrie. Jamais l’Autriche n’avait mis sur pied des forces aussi considérables. Elle se posait «n champion de l’indépendance des peuples : .. La liberté de l’Europe, disait l’archiduc Charles dans une procla-tion, s’est réfugiée sous vos drapeaux; soldats, vos victoires briseront ses fers; vos frères allemands, aujourd’hui dans les rangs de l’ennemi, n’attendent que leur délivrance. » Rien ne prouve que les Tchèques, ies Slovènes, les Hongrois, les Croates, les Roumains, les Polonais aient eu si grand intérêt à la délivrance de leurs frères allemands. Mais l’archiduc ne faisait que répéter les formules traditionnelles de la dynastie. Il s’agissait avant tout d’en imposer à l’Europe et àl’AUemagne elle-même, en identifiant la destinée de la race germanique avec celle de la maison d’Autriche. « Nous combattons pour maintenir l’indépendance de la monarchie autrichienne, disait un manifeste adressé à l’Allemagne, pour revendiquer l’indépendance et l’honneur national qui lui appartiennent. Notre résistance est sa dernière espérance de salut; notre cause est la sienne. Avec l'Autriche, l’Allemagne a été indépendante et heureuse : elle ne peut le redevenir que par l’Autriche. » Le premier épisode de la lutte fut l’insurrection du Tirol