598 CHAPITRE XXXV. tration civile. A cette occasion les Magyars ont consenti à augmenter de 2 pour 100 leur part contributive dans les budgets de l’Empire. Ils payaient désormais 32 pour 100 au lieu de 30 pour 100, proportion adoptée en 1867. C’est un Hongrois, M. Kalnoky, qui a dirigé depuis 1881 les affaires extérieures de l’Etat autrichien. De 1875 à 1891 c’est le môme ministre, M. Tisza, qui a mené les affaires intérieures du royaume. Il a réussi à constituer après la mort de Deak (1876) un parti gouvernemental qui lui assurait la majorité. Une loi sur les écoles moyennes, la réforme de la chambre des magnats, ont été les événements les plus importants de son ministère. Cette assemblée vénérable qui, dans certaines circonstances, a compté jusqu’à 800 membres, a vu singulièrement réduire son effectif. Vis-à vis de la Croatie et des. nationalités non hongroises l’œuvre de magyarisation a été poursuivie sans relâche. Le ban Kuhn Hedervary qui fut ban à Zagreb se donnait lui-même le titre de huzsar (hussard) de M. Tisza. Toutes les manifestations de la vie nationale furent réprimées chez les Serbes,les Slovaques, les Roumains, les Ruthènes, les Saxons. Pour diminuer le nombre des Slovaques et augmenter celui des Magyars, on a même .imaginé d’enlever des orphelins slovaques et de les transférer dans des comitats purement hongrois. A diverses reprises, la Hongrie essaya, sans succès d’ailleurs, d’obtenir une armée nationale distincte de l’armée autrichienne. Tout en se montrant très hostiles au germanisme dans l’intérieur du royaume, les Hongrois soutinrent à l’extérieur la politique en vertu de laquelle l’Autriche est restée inféodée à l’Allemagne. En 1888, dans une séance du parlement, M. Tisza crut même devoir prononcer à la tribune des paroles qu’il savait blessantes pour la France et qu’on n’eût certainement pas prononcées au Reichsrath deVienne. Cet incident eut tout au moins les résultats d’ouvrir les yeux à ceux de nos compatriotes qui avaient conservé rruelques illusions sur la politique hongroise, et qui confondaient ses représentants actuels avec les révolutionnaires de 1848. La Hongrie réconciliée officiellement avec la dynastie