458 CHAPITRE XXV. d’étouffer en Italie l’esprit révolutionnaire. Cette fois la' Russie se joignit à l’Autriche et à la Prusse. Malgré les' protestations de l’Angleterre et de la France les trois cabinets do Vienne, Pétersbourg et Berlin prétendirent régler les destinées de l’Europe. On proclama cette doctrine que/ les rois seuls sont appelés à régler les destinées des peuples et qu’ils ne sont responsables que devant Dieu. Au cours de l’année 1813 Metternich avait été élevé à la dignité de prince héréditaire. Il devint en 1826 président de la Conférence ministérielle et chancelier d’Etat. Au fond, l’Autriche toute entière était dans sa main. Le roi de Naples dut comparaître devant le congrès de Laybach. Une armée autrichienne, commandée par le baron de Frimont, entra dans le royaume de Naples et mit les libéraux à la raison. Quelques jours après, un mouvement analogue était réprimé| dans le Piémont par le général autrichien Bubna. Une armée d’occupation resta dans les deux royaumes. Vers la môme époque, l’aimable et doux Silvio Pellico, coupable de patriotisme, était jeté dans les prisons du Spielberg. Son livre : Mes Prisons, lu et traduit cent fois dans toute l’Europe, reste encore aujourd’hui comme l’acte d’accusation de l’Italie opprimée contre le régime autrichien. « L’Europe, dit un contemporain, louait, jalousait, maudissait la puissance de l’Autriche, mais on ne songeait pas au peuple autrichien. Il ne s’agissait que du prince et de son ministre. » — « Voilà ce que c’est qu’une révolution prise à temps », disait joyeusement Metternich à l’empereur de Russie. Il ne désespérait pas de régler désormais toutes les affaires de l’Europe dans des congrès, où, bien entendu, l’Autriche mènerait le chœur des souverains et fixerait les destinées des nations. Celui de Vérone (1822) fut spécialement dirigé contre la Révolution d’Espagne. Cette fois la France de la Restauration se mit aux ordres de la politique autrichienne et obtint l’honneur de se faire contre l’Espagne l’exécuteur des arrêts de la Sainte-Alliance. Ce congrès décida que le Piémont serait évacué par les Autrichiens et qu’ils ne laisseraient dans le royaume de Naples qu’une faible garnison. Dans les deux États la réaction fut