560 CHAPITRE XXXIII. ment de Vienne, une politique d’opposition passive, en refusant obstinément de paraître au Reichsrath. * C’était la politique qui avait réussi aux Magyars ; or les Tchèques réclamaient pour la couronne de Saint-Vacslav des droits a.nalogues à ceux de la couronne de Saint-Etienne. Les questions de nationalité et de droit historique sont généralement mal comprises chez nous; et l’on a attribué à tort l’abstention des Tchèques à leur répugnance pour les institutions parlementaires. Le ministère cisleithan, présidé par le baron de Beust, fort dédaigneux des franchises nationales , proposait, d’ailleurs, une série de mesures libérales qui rendaient l’Autriche sympathique à l’opinion publique européenne et faisaient réclamer, par certains hommes d’État, « la liberté comme en Autriche ». On ne voyait à l’étranger que les formules libérales contre-signées par le nouveau cabinet; on s’inquiétait peu de savoir si elles étaient loyalement mises en pratique et si elles répondaient aux aspirations réelles des peuples divers dont se compose l’Etat autrichien. Il est vrai que l’existence de ces peuples étaient mal connue ou même totalement ignorée. Ainsi, à la chambre française, on entendit, en 1866, un illustre homme d’État plaider la cause de l’Autriche qui comptait, disait-il, quinze millions d’Allemands. Il prenait pour dos Allemands les Tchèques de Bohême et de Moravie, les Slovènes de Styrie, de Carinthie, de Car-niole et d’Istrie, incorporés bien malgré eux dans le Bund germanique et qui ne demandaient qu’à en sortir à la première occasion. On a souvent cité comme un modèle de libéralisme la loi organique fondamentale du 21 décembre 1867 sur les droits généraux des citoyens def. oyaumes et,pays représentés au Reichsrath. Elle consacrait toutes les libertés nécessaires, l’égalité des citoyens devant la loi, l’inviolabilité du domicile, le droit d’association, la liberté de conscience. Elle renfermait un article 19 qui est ainsi conçu : « Tous les peuples de l’Êtat sont sur le pied d’égalité, et chaque peuple, en particulier, a droit à ce que l’inviolabilité do sa nationalité et de son idiome soit ga-