566 CHAPITRE XXXIII. chienne, comment elle ne pouvait exister que constituée sur une base fédéraliste et quel intérêt la France avait à voir une Autriche fédéraliste faire contrepoids à l’Allemagne. Napoléon III prit connaissance du mémorandum et l’envoya à son ambassadeur de Vienne qui eut en 1870 la maladresse d’en laisser prendre une copie. Une feuille de Vienne toute dévouée aux intérêts pangermanistes lit paraître un article sensationnel où l’on donnait à entendre qu’un patriote tchèque avait tout simplement commis le crime de haute trahison en négociant avec un souverain étranger. François-Joseph eut le bon goût de ne pas s’en formaliser et même — dans l’espoir d’être agréable aux Tchèques — il conféra quelques années plus tard à llieger le titre de baron. I.a résolution galicienne Inwurreef Ion des Bocclieni («H«»). La Galicie, les Polonais et les Ruthènes, sans droits historiques dans la monarchie, n’ayant à invoquer aucun contrat avec la dynastie, se montrèrent plus conciliants que les Tchèques : sous l’influence de Goluchowski, la diète de Lwow (Lemberg) avait voté l’envoi de ses députés au Reichsrath, malgré, les efforts du parti Smolka qui demandait une alliance intime avec les Tchèques : c’était reconnaître la nouvelle constitution. La plupart des Polonais ne se considéraient que comme des hôtes temporaires dans la monarchie autrichienne; sans s’inquiéter des intérêts de telle ou telle nation ou de telle ou telle race, ils s’efforçaiént, en attendant mieux, d’obtenir pour eux-mêmes la plus grande somme de concessions possible. Ils visaient à faire de la Galicie la base sur laquelle ils rêvaient de reconstituer la Pologne. Il y avait cependant parmi eux un parti fédéraliste et démocratique. En septembre 1868, ce parti exprima ses vœux dans une résolution qui fait pendant à