470 CHAPITRE XXVI. tendît bien énergiquement contre son père les droits du royaume. Néanmoins, ces diverses concessions surveuant après le règne brutal de Joseph II, transportèrent les Magyars. « Ma belle patrie, chantait encore Peczely, tu possèdes un roi que t’envie l’univers entier. » Les lois que la Diète adopta résument bien les desiderata du pays : Le couronnement du souverain doit avoir lieu six mois au plus tard après son avènement. — La couronne de saint Etienne doit rester à Bude. — Le roi doit résider de temps en temps dans le pays.— Il ne peut s’occuper des affaires hongroises qu’avec des conseillers magyars. — Il ne peut appliquer en Hongrie les lois qui régissent ses autres Étals.— La Diète doit être convoquée au moins tous les trois ans; elle possède seule le pouvoir législatif et seule peut disposer de l’argent du pays ou lever des troupes. La Diète compléta ces importantes décisions par une loi sur la liberté de conscience plus libérale que celle de Joseph II. Une question plus difficile à résoudre était celle de l’amélioration des classes inférieures (paysans, serfs, Serbes duBanat, citoyens des villes libres). Les nobles étaient peu disposés à se défaire de leurs privilèges, et c’était Léopold qui représentait contre eux l’esprit libéral. La Diète accorda aux paysans le droit de se déplacer, mais elle refusa l’abolition des punitions corporelles. Les bourgeois des villes étaient pour laplupart d’origine étrangère : tenus jusqu’alors en suspicion, ils s’inspiraient des principes français pour réclamer l’accès des emplois publics et une représentation sérieuse à la Diète. Le roi s’efforçait de concilier leurs intérêts avec ceux des nobles; il protégeait également les Serbes et les autorisait à se réunir en congrès pour discuter les intérêts de leur race ; l’Ëglise orthodoxe fut reconnue officiellement; une chancellerie serbe fut créée, malgré la réclamation de certains Magyars qui craignaient un démembrement du royaume. La mort frappa Léopold II à l’apogée de sapopularité. Quand la France déclara la guerre à François II, l’aristocratie magyare se montra prête à soutenir son sou-