FRANÇOIS II. 427 du chef tirolien et d’en faire un héros national. Une chanson populaire : . Zu Manlua in Banden der treue Hofer war, représente l’Allemagne tout entière plongée dans le deuil et l’angoisse par la mort du héros. C’est faire bon marché de l’histoire. Hofer détestait les Bavarois pour le moins autant que les Français ; quant aux Prussiens « hérétiques » il est probable qu’il en connaissait tout au plus l’existence. La haine des vainqueurs ne fut pas désarmée par cette mort héroïque; pour annihiler toute résistance de la part des Tiroliens, on démembra leur patrie; le Vorarlberg en fut détaché, le Tirol méridional fut adjugé à l’Italie, le Pusterlhal à l’Illyrie, le reste à la Bavière, qui accepta sans répugnance eette sanglante dépouille. L’Université d’Innsbrück fat fermée, et la jeunesse enrôlée sous des drapeaux étrangers. Les Français dans les provinces illyrlcnnes. Napoléon, haï des Tiroliens, fut plus heureux dans les provinces illyriennes. Il ressuscita ce nom classique pour les contrées voisines de l’Adriatique, la Carinthie, la Carniole, Grorica, 1’Islrie, une partie de la Croatie et la Dalmatie. Ces provinces appartenaient à la nationalité slave; celles du nord à la langue slovène, celles du midi (Croatie, Dalmatie) à la nationalité croato-serbe. L’influence de la dynastie allemande s’était moins tait sentir dans ces régions étrangères à la race germanique. Jn décret du 15 octobre 1808 annexa à la Dalmatie l’antique république de Baguse *, occupée deux ans auparavant parle générai Lauriston. Un décret du 15 avril 1811 divisa l’Illyrîe en Six provinces 1 La république de Raguse {en slave Dubrovnik) fut fondée vers le S'ptième siècle par des colons italiens et des Serbes. Comme les républiques italiennes, elle eut de bonne heure une constitution aristocratique ; dès le neuvième siècle, son commerce et son industrie étaient des