LA RÉVOLUTION A' VIENNE. 527 chaque province il serait créé un fonds particulier d’indemnité. C’était un premier pas vers le fédéralisme. Tandis que le Parlement, véritable tourdeBabel, délibérait avec une sage et parfois grotesque lenteur, la capilale était visitée par desapôtresdu radicalisme et delà république universelle : le prolétariat s’agitait; l’aula — on appelait ainsi la réunion des étudiants —et les ouvriers échangeaient des manifestations fraternelles. Le ministère, comme en France dans les ateliers nationaux, entretenait à raison de 15 kreutzers par jour des ouvriers qui travaillaient peu. Une réduction de salaire amena des émeutes qui durent être réprimées par la forcé. Le comité de sécurité, qui s’était Constitué en mars, fut dissous. La misère était grande et les troubles fréquents. Le peuple, irrité de la dissolution du comité, demandait le renvoi des ministres Latour, Schwarzer et Alexandre Bach. En présence de désordres toujours croissants, l’assemblée se déclara en permanence, mais elle ne réussit pas à maintenir l’ordre dans son sein; les radicaux réclamaient le rétablissement du comité. Un comité central des associations radicales se forma ; l’excitation des esprits fut portée à son comble quar.d les députés hongrois arrivèrent à Vienne pour plaider auprès de la Diète la cause de leur pays. Nous avons dit plus haut qu’ils ne furent pas reçus par l’assemblée, où les influences slaves dominaient. Les démocrates viennois firent une ovation aux Magyars et leur promirent un concours fraternel. Ils tinrent parole : aux premiers jours d’octobre, ils prétendirent arrêter le départ des troupes impériales employées contre la Hongrie. On en vint aux armes : la foule démolit le’pont que les troupes devaient traverser ; le ministre de la guerre, Latour, assailli et fait prisonnier dans son hôtel, fut pendu à une lanterne après avoir été cruellement martyrisé. C’était le pendant de l’assassinat du général Lamberg à Pesth. La Diète ne put, malgré l’héroïsme de quelques-uns de ses membres, empêcher les violences qui déshonorèrent les journées d’octobre. Elle constitua un comité de sécurité, s’efforça d’intervenir comme arbitre et conciliateur entre le gouvernement et la dôma-