FRANÇOIS II. 447 sentants de diverses puissances où les questions étaient examinées par les Etats qui s’y trouvaient plus particulièrement intéressées. On ne s’occupait pas seulement des conséquences de la lutte qui venait d’ébranler l’Europe, mais de questions générales, comme par exemple la libre navigation des ileuves de l’Europe centrale, la suppression de la traite des nègres ou de la piraterie dans la Méditer-rannée. Le congrès se divisait en une foule de comités. Il semblait que ce fût un tribunal européen où tous ceux qui avaient eu à se plaindre de la révolution vinssent demander le redressement de leurs griefs. Ainsi, l’ordre des Johan-nites réclamait l’ile de Malte perdue depuis près de vingt ans, tous les principicules allemands faisaient valoir leurs droits souverains. La question polonaise était la pierre d’achoppement du congrès et faillit à plusieurs reprises en amener la rupture; la Russie faisait acte de gouvernement sur le grand duché de Varsovie et le traitait en pays conquis; un instant Metternich parut prêt à rompre et à déclarer la guerre avec le concours de la Bavière. Enfin Nesselrode élabora un projet qui semblait concilier tous les intérêts, en partageant la Pologne à peu près comme elle l’a été depuis. Une autre difficulté était créée par l’ambition de la Prusse qui voulait absolument le royaume de Saxe; elle serait devenue pour l’Autriche le plus dangereux et le plus redoutable des voisins. Un traité secret d’alliance défensive fut signé entre l’Autriche, l’Angleterre et la France. La situation était fort grave ; c’est alors que se forma, pour résoudre les questions pendantes, le comité des cinq, composé des représentants de l’Autriche, de la France, de l’Angleterre, de la Pru&si} et de la Russie. Ce comité devint le coçgrès lui-même; il est le premier symbole du système des cinq grandes puissances qui a dirigé les destinées de l’Europe moderne , jusqu’à l’époque où en présence de l’hégémonie allemande, « l’Europe a cessé d’exister». Ce comité amena la Prusse à renoncer à ses prétentions sur la Saxe ( sauf Torgau ) et régla le dernier partage de la Pologne.