LA BOHÊME. GUERRES DES HUSSITES. 183 gré la volonté de son oncle, dont le désistement paraît avoir été fcdns arrière-pensée (1424). Sa popularité était si grande, que les deux partis s’accordèrent à le reconnaître de nouveau comme régent du royaume. Zizka mourut peu de temps après ces événemenis ; les rares documents qui nous restent do sa main, attestent une foi sincère et un profond sentiment religieux. Ce sentiment s’alliait à un patriotisme national Irès-accentué. Il déclare dans un manifeste qu’il prend les armes pour la défense de lanationalité tchèque et slave. « Il faut, dit-il ailleurs, vivre l)ien, vivre en chrétiens, avec amour, dans la crainte de Dieu. Il faut mettre à jamais en ses mains ses désirs, ses besoins, ses espérances et attendre tout de lui. » On a souvent cité l’hymne que chantaient ses soldats: « Vous qui êtes les champions de Dieu et de sa loi, — Demandez à Dieu son aide — Et espérez en lui.—A la fin par lui — Vous vaincrez toujours. — Ce seigneur nous ordonne de ne point nous inquiéter — De ce que peuvent les hommes; — il nous ordonne de sacrifier notre vie pour l’amour du prochain. —Ainsi fortifiez virilement vos cœurs — Heureux celui qui meurt pour la vérité! — Que le compagnon aide son compagnon. — Veillez et restez — Chacun à votre rang — et poussez, joyeux, le cri de guerre. — En avant... » Ce chant a été attribué à tort à Zizka; il n’est pas de lui, mais d’un de ses partisans. Æneas Sylvius, l’historien plus élégant que véridique des troubles de la Bohême, a propagé sur le compte de Zizka deux erreurs qu’il n’est pas inutile de relever ici. Il a prétendu à tort que le mot Zizka veut dire borgne; et il a inventé la légende enfantine de la peau du guerrier transformée en tambour par scs compagnons d’armes. Procoitc le Grand; victoire d’Ousti (14*3 ; invasion «les lIiisBitc* en Hongrie et en Allemagne (1421-1 131). La mort de Zizka fut une perte sérieuse pour son parti; sa valeur avait donné aux Taborites le moyen de résister aux ennemis du dedans; son autorité les avait maintenus