FORMATION DE L’ÉTAT MAGYAR. 65 église. Par cette même lettre, il accordait à Etienne la couronne royale et autorisait l’érection de l’archevêché de Gran et des évêchés que le nouveau roi établirait. Il lui conférait en outre le privilège de faire porter la croix devant lui; c’était un symbole du pouvoir apostolique qu’il lui accordait. On a contesté l’authenticité de cette lettre pontificale. Quoi qu’il en soit l’empereur d’Autriche, roi de Hongrie, a porté jusqu’à ces derniers temps le titre de Majesté apostolique. Le 15 août de la même année, le roi fut couronné à Gran avec la couronne que le pontife lui envoyait. Le couronnement d’Etienne assurait désormais à la dynastie d’Arpad la perpétuité du pouvoir. Cependant il rencontra encore quelques résistances, notamment chez le prince de Transylvanie, Giulay, qui refusait de laisser le christianisme pénétrer dans cette province. Il marcha contre lui, le vainquit et confia la Transylvanie à un Voïévode' du sang d’Àrpad; il défit et tua aussi un prince des Petche-nègues qui refusait également d’embrasser le christianisme. Il reconquit sur la Bohême une partie de la Moravie. Il ne craignit même point de s’attaquer à l’Allemagne, envahit la Bavière; mais envahi à son tour il dut conclure la paix; la March devint la frontière du nord-ouest entre la Hongrie et l’Allemagne. Les Institutions de Saint Étlcnne. La Hongrie forma sous ce grand roi un état absolument indépendant entre l’empire d’Orient et l’empire d’Occident, et maintenu peut-être dans cette indépendance par l’équilibre qui s’établit entre deux ambitions rivales. Cet état possède une parfaite unité et n’est point divisé en apanages. Le roi en est le chef suprême, mais il s’entoure d’un Conseil auquel prennent part les anciens et les sages. « Car, dit Etienne dans les instructions qu’il écrivait pour son 'Le mot voïévode d’origine slave veut dire duc (chef d’armée). HIST. DE l'aUTHICHE. £