LES EMPEREURS AUTRICHIENS. 247 qu’il y a de plus misérable, c’est notre pauvreté! », s’é-criait-il, après une guerre malheureuse contre Venise. II dut finir-par prendre l’engagement de ne faire aucune guerre sans l’assentiment des États. Sous son règne les diverses provinces commencèrent à délibérer de leurs intérêts communs dans des diètes générales où elles envoyaient leurs délégués. Ainsi, en 1502, on voit la Haute et la Bässe Autriche, la Styrie, la Carinthie et la Carniolo représentées à la diète de Wiener Neustadt. Maximilien mourut en 1Î519; il fut enlerré dans la ville d’Innsbrück dont il avait fait sa résidence favorite. Grand chasseur, il avait pris le Tirol en alfection à cause de ses montagnes et de ses chamois; certains épisodes des chasses impériales ont revêtu plus tard un caractère légendaire. De tous les souverains autrichiens il n’en est aucun, depuis Rodolphe, qui ait laissé un souvenir aussi populaire. Lui-même avait pris soin de se recommander à la postérité dans les deux poèmes du Th euer dank et du Weiz Kunig qu’il inspira, et peut-être écrivit en partie. Il aimait les artistes et les savants; il protégea la Sodalilas Danubiana, sorte d’académie que l’humaniste Conrad Celtes avait fondée à Vienne. De ses deux femmes légitimes, Mario de Bourgogne et Blanche de Milan, Maximilien n’avait eu qu’un fils, Philippe le Beau, mort en 1500; en revanche, diverses concubines lui avaient donné quatorze enfants naturels. Les deux fils^de Philippe le Beau furent Charles-Quint et Ferdinand Ie,>; ils devaient se partager l’empire de l’Europe et porter le nom de l’Autriche jusque dans les savanes du Nouveau Monde- Ferdinand I" (ISII)-I5«1 ; la rérorme en Autriche. Ferdinand Ior (1519-1564) avait été élevé en Espagne, et son frère Charles-Quint dans les Pays-Bas. Les deux princes étaient également éloignés des États héréditaires lors de la mort de leur aïeul Maximilien; les provinces