•250 CHAPITRE XV. indigènes, — cet article était particulièrement dirigé contre les Espagnols que Ferdinand avait amenés avec lui.—Il n’y aura aucune acception do personnes devant les tribunaux ; les évêques, les monastères et les ordres mendiants seront supprimés; il sera interdit aux curés de cumuler plusieurs paroisses; l’excédant des revenus ecclésiastiques sera appliqué aux pauvres. Les biens du clergé seront sécularisés. Les revenus des monastères seront recueillis par les agents du prince et employés pour les besoins du pays. Le prince ne nommera que les agents des finances; les fonctionnaires judiciaires seront nommés et destitués par le peuple. La chasse et la pêche seront libres. Les grandes sociétés commerciales seront dissoutes, afin que le prix des denrées baisse. Toutes les douanes, sauf les douanes princières, seront supprimées; les droits de fiscalité, les corvées, supprimés également ; l’égalité des poids et des monnaies sera décrétée. » Les paysans avaient grand soin de déclarer qu’ils combattaient contre les classes privilégiées et non contre leur prince : Ferdinand dut céder; il accorda aux factieux une amnistie et l’exécution de ceux des articles de Méran, qui ne concernaient pas les biens ecclésiastiques. Dans les autres provinces du groupe héréditaire, la réforme fit également des progrès rapides; dans l’Autriche proprement dite, elle avait dès 1520 de fervents adeptes. Trente ans après, on n’osait plus célébrer à Vienne la procession de la Fête-Dieu. Deux cents paroisses restaient vacantes; deux cent soixante-huit étaient devenues protestantes. Même progrès en Styrie : en 1552, la procession de la Fête-Dieu est supprimée à Gratz. En Garniole, chez les populations Slovènes, la réforme a pour résultat l’émancipation de la langue nationale : sous la direction de Primus Truber, un certain nombre d’ouvrages théologiques en langue slave sont imprimés àTubingue. Truber entreprend une traduction des livres saints. Les nouvelles doctrines pénétrèrent jusqu’à Trieste et à Gorica; en Tirol, la secte des anabaptistes faillit amener une nouvelle révolte des paysans. Les diètes se firent à diverses reprises les