LA HONGRIE DÉMEMBRÉE. 305 traité qui attribuait au jeune duc d’Orléans la succession de Szapolyai, au cas où celui-ci ne laisserait pas d’enfant mâle. Il accordait au roi de Hongrie une subvention annuelle de vingt mille écus. En même temps le moine Martinuzzi de la famille croate des Utieàenovid, prieur du fameux sanctuaire polonais de Czenstochowa, parcourait la Hongrie et s’efforçait de gagner des ennemis à l’Autriche et des adhérents à Szapolyai. Au printemps de l’année 1529, Soliman entra en Hongrie, non plus cette fois en conquérant, mais en suzerain. Non loin de Mohacz, Szapolyai vint au-devant de lui et baisa la main qui avait infligé à sa patrie de si terribles désastres; il laissa enlever par les Ottomans la sainte couronne, ce palladium de l’indépendance hongroise et accepta les garnisons turques qui s’établirent à Bude et à Gran. Mais les troupes que Soliman amenait au secours de la Hongrie firent presque autant de ravages dans ce pays vassal que dans un pays ennemi : « Les Magyars, dit un de leurs historiens, ne savaient guère qui ils devaient haïr le plus, des Autrichiens qui venaient les attaquer ou des Osmanlis qui venaient les défendre ». Soliman échoua au siège devienne et en 1531 une trêve fut conclue entre les deux rois de Hongrie. L’Italien Gritti qui avait contribué à assurer à Szapolyai la dangereuse tutelle du Sultan, prétendait s’imposer comme gouverneur du royaume et se faisait détester par son insolence, ses intrigues et sa cruauté. Son impo* pularité rejaillissait sur Szapolyai qui ne pouvait se passeï de ce dangereux auxiliaire. Les Hongrois finirent par assassiner cet aventurier. Après de longues luttes, un accord fut conclu entre les deux prétendants. Par le traité de Yar;td (1538), Ferdinand et l’empereur Charles Quint reconnurent Szapolyai comme roi de Hongrie. En revanche, celui-ci garantissait à Ferdinand sa succession, même-pour le-cas où il aurait un enfant mâle. Il en evat un, en effet ; peu de temps après la conclusion de ce traité, il épousa la princesse Isabelle, fille de Sigis-mond et de la reine Bonne Sforza, qui lui donna un fils, Jean-Sigismond. Il mourut quelques mois après sa HISTJDE L’AUTRICHE. 20