522 CHAPITRE XXIX. hongroises évacuèrent Pesth, qui fut aussitôt occupée par Windischgrælz ; Balthyany fut arrêté; des cours martiales établies; la terreur plana sur la capitale désolée. Malheureusement l'union était loin de régner entre Kos-suth et le général Gœrgey : cet officier, Allemand d’origine, avait embrassé la cause magyare plus peut-être par ambition que par patriotisme; il affectait de ne reconnaître que les ordres du ministre de la guerre nommé par le roi. Il continuait de jouer cette comédie singulière qui consistait à supposer le roi trompé par une camarilla néfaste et à prétendre lui obéir, tout en combattant ses soldats. Un émigré polonais, Dembinski, reçut le commandement suprême ; mal obéi par Gœrgey, il ne réussit point à reprendre Pesth. Gœrgey redevint généralissime et battit les Autrichiens à Godollo (6avril 1849). Pendant ce temps-là, en Transylvanie, un autre Polonais, Bem, qui naguère avait commandé Vienne révoltée, menait une campagne merveilleuse, où périt tout jeune encore le grand poète Petœfi. Pendant longtemps ses compatriotes refusèrent de croire à sa mort naguère encore la Hongrie s’est émue: on prétendait que Petœfi, retenu par les Russes en Sibérie, allait, après une captivité de trente ans, revenir dans sa patrie. Pour empêcher Bem d’occuper Hermannstadt (Nagy-Szeben) il fallut l’intervention d’une armée russe. Mais cette ville elle-même succomba, et les Russes durent battre en retraite. Perczel, de son côté, avait reconquis une partie des pays serbes. l/intervention russe. La fortune semblait de nouveau sourire aux Hongrois. Windischgrælz fut destitué. Kossuth se crut assez fort pour frapper un grand coup: le 14 avril, la diète de Debreczen vota la déchéance de la maison d’Autriche et l’indépendance de la Hongrie, la forme définitive du gouvernement restant réservée. La Hongrie était un pays trop aristocratique et trop imbu de traditions monarchiques