FRANÇOIS II. 397 Jà que los préliminaires furent signés entre Bonaparte pour la France et le marquis de Gallo pour l'Autriche. L’Autriche cédait à la France la Belgique et ses possessions italiennes, sur la rive droite de l’Oglio. Elle était indemnisée par une partie des possessions vénitiennes, situées sur le littoral de l’Adriatique. Venise obtenait en compensation la Romagne, Bologne et Ferrare. Mais, tandis que Bonaparte signait lespréliminaires, éclatait dans les domaines de la république le mouvement anti-françaisqui allait amener la finde son indépendance. A lanou-velle des pâques Véronaises, les troupes françaises redescendirent sur la Vénètie et r’•siégèrent la cité des doges qui n’osa ou ne sut pas a. défendre, bien que protégée par la mer, contre des généraux qui n’avaient pas un vaisseau. Le 17 mai, Venise fut occupée par les Français, qui y plantèrent un arbre de liberté. Les préliminaires de Leo-ben lurent ratifiés le 24 mai suivant. Le gouvernement autrichien ne perdit pas de temps et prit possession des territoires qu’il venait d’acquérir ; ses troupes occupèrent d’abord en Istrie les villes de Pirano, de Città nuova,deParenzo, deRovigno, puis les îles de Veglia, de Gherso,d’Arbe,de Pago : elles entrèrent ensuite à Zara, où elles furent reçues avec sympathie par une population fatiguée delà domination vénitienne. Les conférences pour la conclusion de la paix définitive entre la République française et l’Autriche eurent lieu à Udine. L’Autriche y envoya pour plénipotentiaire le comte Cobenzel (26 septembre). C’est dans ces conférences que Bonaparte, peu habitué à maîtriser la brusquerie de son caractère, aurait brisé un service de verre en s’écriant : Je briserai ainsi votre monarchie! La paix fut signée enfin le 17 octobre 1797, au château de Campo-Formio : l’Autriche renouvelait ses concessions et reconnaissait la fondation delà République Cisalpine; la France gardait les îles Ioniennes et les possessions vénitiennes en Albanie. En revanche, l’Autriche acquérait tout le territoire de Venise avec ses annexes. Le duc de Modène, dépossédé au profit delà République Cisalpine, devait être indemnisé