LA HONGRIE ET LES PAYS SLAVES. 471 verain ; elle ne demandait qu’à combattre les révolutionnaires et les démocrates des bords de la Seine. Couronné peu de jours après son avènement, François obtint dclaDiètedes hommes et de l’argent. Mais,peuàpeu, l’obscurantisme du souverain et deson ministre Thugut, lui fit perdre la popularité qui avait salué son début. La censure, l’espionnage, la persécution des protestants, persécution où des nationaux catholiques jouaient d’ailleurs eux-mêmes un rôle actif, irritèrent les Magyars. La cour représentant l’esprit de réaction, les jacobins devinre'^ les représentants de l’esprit national. Les adhérents de la Révolution française se multipliaient dans le royaume; quelques-uns, notamment Martino-vics, Hajnoczy, Laczkovics et Szentmariai, qui entreprenait de propager les doctrines françaises sous la lorme d’un cathéchisme populaire, furent arrêtés; on leur trouva de nombreux complices. Cinquante citoyens, prévenus du crime de haute trahison, furent enfermés dans la forteresse de Bude : le complot était difficile à prouver; mais les ouvrages des accusés attestaient des tendances hostiles à la royauté et à la noblesse; l’un d’entre eux, Bacsany, avait traduit la Marseillaise. Ils furent arrêtés et emmené à Vienne pour être jugés. La Hongrie protesta et on les renvoya à Bude, où le procès fut conduit de façon à assurer leur perte. Cinq d’entre eux montèrent sur l’é— chafaud (20 mai 1795), d’autres furent enfermés dans la forteresse de Küfstein, en Tirol. Beaucoup de publications lurent brûlées par la main du bourreau, notamment la traduction de la Marseillaise. Parmi les captifs de Kuf-stein se trouvait Bacsany : le traducteur de l’hymne révolutionnaire expia par neuf ans de prison son imprudence. Les nobles magyars occupèrent d’importants commandements dans l’armée autrichienne; la Diète de 1796 vota tout ce qui était nécessaire 50 000 soldats, 20 000 bœufs, et 2 400000 mesures de blé pour les nourrir. La Hongrie donnait d’ailleurs à l’Autriche quelques-uns de ses meilleurs généraux, Alvinzy, par exemple; les poètes encourageaient leurs compatriotes à le lutte, et comparaient