218 CHAPITRE XIII. existait alors tout un cycle poétique célébrant les héros nationaux et parjni eux Louis le Grand. Mais pas un seul vers de cette époque n’a été conservé. Sigismond de Luxembourg (1393-1439).] Le prince Sigismond de Luxembourg était, comme on l’a vu plus haut, l’héritier désigné de la couronne de Hongrie; mais la diète n’acceptait pas volontiers un roi étranger. La Hongrie n’avait pas de loi salique : la diète fit couronner dans l’Albe royale la princesse Marie. Coronata fuit inregem, dit le chroniqueur Lucius, et cette expression du quatorzième siècle nous explique le fameux mo-riamur pro rege noslro du dix-huitième. Cette jeune princesse, assistée de la reine-mère Elisabeth, gouverna. De leur côté, les Polonais refusèrent d’accepter Sigismond s’il ne prenait l’engagement de résider dans leur pays. Ils appelèrent la princesse Hedwige qui, peu de temps après, épousa et convertit le duc de Lithuanie, Jagellon. Cette alliance d’une princesse du Sang de France avec un païen du Nord prépara l'union de la Lithuanie et de la Pologne. Sigismond dut attendre quelque temps avant de se faire reconnaître; la reine-mère songea à lui opposer un prince de France, Charles d’Orléans. Charles de Duras, roi de Naples, pénétra en Hongrie, réussit à se faire couronner ; mais il périt peu-de temps après, dans un soulèvement populaire. La diète, lasse de ces incertitudes finit par proclamer Sigismond; trop heureux de s’être assuré la couronne de Hongrie, il renonça complètement à celle de Pologne; il fit même l’abandon des droits plus ou moins hypothétiques do la Hongrie sur la Galicie et la Lodomérie; ils devaient être revendiqués plus tard par Marie-Thérèse. Les débuts du règne de Sigismond furent troublés par une rébellion en Hongrie et en Croatie. Elle fut sévèrement réprimée; du côté des Turcs des dangers plus graves menaçaient le royaume. La Serbie ve-iftit de succomber à Kosovo (1389). Le prince de Yala-