LA BOHÊME SOUS LES PREMYSLIDES. 33 trois cents guerriers tchèques prirent part au siège de Rome. L’empereur reconnaissant accorda à Vratislav le titre de roi (1086). De plus, en échange d’un prêt de quatre mille marcs d’argent, il abolit l’ancien tribut que la Bohême payait à l’empire. A partir de cette époque, la Bohême ne fut plus tenue de fournir à l’empereur que trois cents chevaliers armés et équipés pour les expéditions d’Italie. Le 15 juin 1086r Vratislav et sa femme Svatova furent solennellement couronnés à Prague par l’évêque Egilbert dans la cathédrale de saint Vit. Ainsi fut constitué le royaume do Bohême qui devait avec le royaume de Hongrie, former l’élément essentiel de l’état autrichien. 11 est nécessaire pour comprendre les conflits de la politique moderne de rappeler la double origine des deux royaumes ; l’un fondé par l’initiative du Saint-Siège, l’autre par celle de l’empire. De là, les prétentions rétrospectives des Allemands sur la Bohême. Cependant, le titre de roi donné à Vratislav, était purement personnel ; il ne fut pas transmis à ses-héritiers. En échange peut être de la couronne qu’il avait reçue, ce prince accorda certains privilèges aux Allemands de Bohême. Les règnes des successeurs immédiats de Vratislav offrent peu d’intérêt : Bretislav II (1092-1111), abolit le sage règlement qui avait établi le séniorat dans la famille des Pre-myslides ; il s’adressa même à l’empereur Henri IV, pour demander l’investiture en faveur de son frère Borivoï. C’était lui reconnaître le droit de traiter la Bohême comme un fief de l’empire. C’était ramener l’anarchiedans les états de la couronne de Bohême ; c’était confirmer les éternelles prétentions de l’Allemagne sur les pays voisins. De4à, toute une série de luttes entre les princes de Prague, d’Olomouc, de Brno, luttes où l’empire eut plus d’une fois l’occasion d’intervenir et de vendre sa protection; c’est dans ces troubles que périt massacrée la célèbre et turbulente famille des Vrsovici dont l’ambition avait souvent troublé les pays et fait trembler les princes (1108). Nous passons rapidement sur cette période fort embrouillée et médiocrement intéressante. L’Allemagne, la Bohême, la