FRANÇOIS II. 419 dans la désastreuse campagne d’Iéna et d’Eylau. Mais Napoléon lui en sut peu de gré. Il devinait les intentions hostiles de François II. «Que veut votre souverain, demandait-il brusquement à Metternich à la réception du 15 août 1808? — Il veut que son envoyé soit respecté », répondit sèchement le diplomate. Quand au congrès d’Erfurth le général autrichien Vincent lui apporta une lettre de félicitations de son souverain, il lui rappela brutalement qu’il avait été en situation de détruire l’Autriche tout entière et qu’elle n’existait que grâce à son indulgence. Les armements de l’Autriche suffisaient à expliquer cette irritation. L’archiduc Charless’était énergiquement appliqué à compléter le matériel, à relever le moral des troupes, à fortifier la frontière du côté de l’Allemagne; il interdit les peines corporelles dans l’armée, organisa une milice territoriale comme réserve de l’armée active. Cette landwehr s’exerçait les jours do fête et se réunissait en corps une fois par mois (patente du 12 mai 1808). La diète de Bohême vota un million et demi dé florins pour l’entretien de cette milice; la diète de Hongrie ne refusa point les sacrifices nécessaires. En mémo temps, on entretenait des intelligences dans l’Allemagne du Nord pour provoquer un soulèvement national; le Tirol, toujours dévoué à la dynastie, n’attendait qu’un signal pour se soulever contre la Bavière; dans toutes les provinces de la monarchie, l’enthousiasme était considérable. Les fêles guerrières se succédaient; des poètes moins illustres que Arndt et que Kœrner écrivaient des hymnes patriotiques qui devenaient rapidement populaires, par exemple, celui du poète Gollin, sorte de Marseillaise monarchique. — « Le trône des Habsbourgs. doit rester inébranlable,— l’Autriche ne périra pas.— Debout peuples, formez vos bataillons. —Aux armes,à la frontière. »La folle expédition de Napoléon en Espagne était bien faite pour éveiller les plus audacieuses espérances. Le 27 mars 1809, la guerre fut déclarée à la France. L’archiduc^ Charles était nommé généralissime avec des pleins pouvoirs tels qu’aucun chef d’armée n’en avait eus, depuis Waldstein ou le prince Eugène. L’armée qu’il commandait comptait