LES TCHÈQUES ET LES SLOVAQUES. 631 des Tchèques étaient nécessairement tournés vers la France. Mais ils ne pouvaient négliger leurs liens de parenté avec les peuples slaves et la possibilité d’une action commune avec leur société, dont les premiers linéaments avaient été dessinés en 1848. Au courant de mai 1908 un de leurs principaux hommes politiques M. Kramar — naguère minibtre à Paris, — alors président du club tchèque au parlement de Vienne, eut l’idée de se rendre à Pétersbourg pour échanger quelques idées avec les hommes d’Etat russes. Il était accompagné de deux de ses collègues au Reichsrat, un député ruthène — ou comme on dit aujourd’hui ukrainien et un député slovène. Ils firent comprendre aux Russes et aux Polonais l’intérôt qu’ils avaient à se réconcilier conlre l’ennemi commun, l’Allemand. Il fut décidé qu’une conférence slave serait tenue à Prague au mois de juillet. On y prit un certain nombre de résolutions étrangères en apparence à la politique mais ayant, au fond, pour objet commun de rapppocher les divers peuples sur le terrain économique, commercial, bancaire et touristique. J’ai donné de longs détails sur cette réunion, dans mon volume la Renaissance tchèque (Paris, Alcan, p. 225 et suivantes). L’épisode le plus important de la conférence ce fut la réconciliation officielle des Russes et des Polonais séparés jusqu’alors par certains dissentiments politiques et désormais résolus à travailler ensemble dans l’intérêt commun de la race slave et de leurs propres destinées. Ln Tchéqaca nlllé» «le In Triple Kntcnte. La guerre déclarée en 1914 à la Serbie et par suite à la Russie devait être très impopulaire chez les Slaves de Bohême. On demandait aux Tchèques de contribuer à supprimer ou à subjuguer un peuple pour lequel ils avaient les plus fraternelles sympathies, de combattre un autre dans lequel ils voyaient le proctecterr naturel de leur race.