JOSEPH li. 377 les navires autrichiens fussent garantis des corsaires dans les états barbaresques ; un traité d’amitié et de commerce réciproque fut conclu avec l’empereur du Maroc, un autre avec la Turquie et la Russie. Joseph fut aidé dans ces entreprises par le directeur du commerce, le comte Charles de Zinzendorf, qui avait été gouverneur de Trieste. Le commerce avec le Levant acquit un degré de prospérité inconnu jusqu’alors. Des factoreries furent fondées jusqu’en Chine et aux Indes. Joseph s’était même fait céder par Hyder-Ali les îles Nicobar, que l’insalubrité du climat fit bientôt abandonner. De nombreuses fabriques s’élevèrent. Le temps n’était plus où l’on disait que les Viennois ne savaient pas même tisser un bas de soie. L’empereur, imbu des principes protectionnistes, désirait avant tout assurer le développement de l’industrie indigène et restreindre le commerce d’importation. Il voulait que les négociants de ses états cessassent d’être « les agents des Anglais, des Français, des Hollandais ?>. Sa patente douanière du 27 août 1784 introduisit un système prohibitif au premier chef. L’importation des produits étrangers était absolument détendue;- seuls les particuliers pouvaient faire venir des comestibles en payant des droits énormes qui s’élevaient jusqu’à soixante pour cent ; même l’importation du poisson salé était interdite! Pour donner l’exemple, l’empereur fit distribuer aux hôpitaux les vins étrangers qu’il trouva dans ses caves. Ce système développa tout d'abord la contrebande et la délation. La rigueur avec laquelle Joseph II l’appliquait no peut se comparer qu’à l’acharnement avec lequel Napoléon prétendit imposer le blocus continental. Sans doute il obligea ses sujets à créer des fabriques, mais la plupart furent établies par des étrangers, des Suisses, des Français, des Anglais qui durent remporter une bonne partie des millions que le souverain voulait retenir par la force dans ses états. Joseph H continua l’œuvre législative de Marie-Thérèse, Il publia un code civil qui a servi de base à celui de François n, longtemps en usage dans les États autrichiens. Le codé pénal s’inspira dès idées philosophiques du souve-