FRANÇOIS II. 413 Neerwinde et de Stockach. Depuis 1801 il était feld-maré-chal et 'résident du conseil de la guerre; il y apportait des idées réformatrices. Il jouissait en Autriche d’une vraie popularité. C’était le seul général que l’on pût opposer avec quelques chances de succès aux armées de Napoléon. En apparence, les relations entre l’Autriche et la France étaient devenues cordiales depuis 1801. L’ambassadeur d’Autriche àParis se montrait plein d’égards pour le nouvel empereur. On citait à Vienne un mot de Gobenzel : « Napoléon est pour les monarques de l’Europe un collègue dont ils n’ont pas à rougir. » Mais au fond l’héritier de la révolution restait pour l’Autriche le grand ennemi ; Buo-naparte inspirait à la cour et à la noblesse une haine qui ne demandait qu’à se traduire par une reprise d’hostilités. L’Angleterre et la Russie n’eurent pas de peine à entraîner l’Autriche dans une alliance nouvelle destinée à mettre un frein aux empiétements de la France. En cas de succès, on lui promettait la frontière du Pô et de l’Adda, l’annexion de Salzbourg, le rétablissement de la se-condo-géniture en Toscane. L'Angleterre offrait 1 250 000 livres sterling, par cent mille hommes qui seraient mis sous les armes. A ces conditions, l’Autriche en fournit trois cent trente-cinq mille. L’archiduc Charles était hostile à l’idée d’une campagne contre Napoléon, enivré par ses victoires et qui avait pour lui l’appui de la Prusse et de l’Allemagne. Il donna sa démission de président du conseil supérieur de la guerre et fut remplacé par le général Latour, que les Viennois appelaient le vieux tambour de la guerre. La vice-présidence fut donnée au prince Charles de Schwarzenberg. Le feldmar«chall-lieutenant Mack, dont les talents inspiraient une grande confiance, fut nommé major général. Mack avait alors cinquante-trois ans ; il avait fait ses premières armes sous Loudon et Lascy. Il n’avait pas toujours été heureux. Dans le royaume de Naplfes, il s’était fait brfttre par Championnet, bien qu’il disposât de forces quatre fois plus considérables. C’était un officier instruit; mais, familier avec l’ancienne stratégie, il ne comprenait pas celle de