LA BOHÊME SOUS LES PREMYSLIDES. 95 l’organisation de l’église catholique ; le célibat fut imposé au clergé, qui jusqu’alors ne le pratiquait point : le cardinal Guido réconcilia Vladislav avec les princes moraves et obtint que leurs apanages leur fussent restitués. Vladislav fut le premier prince tchèque qui prit part aux croisades ; il laissa le gouvernement à son frère Diepolt (1147), et suivit l’empereur Konrad sur le chemin de Jérusalem. La croisade eut peu de succès : beaucoup de Tchèques y périrent. Vladislav revint dans ses états par Gonstantinople, Kiev et Gracovie. Il eut bientôt à lutter contre l’empereur Frédéric Barberousse. L’empereur s’était emparé de la Si-lésie, fief de la Bohême. A cette occasion, le prince de Bohême refusa pour une expédition contre Rome les trois cents hommes armés que la Bohême était tenue de fournir, d’après les anciennes conventions. En 1156 la Silésie fut rendue à la Bohême; enfin Frédéric accorda à Vladislav le titre de roi pour lui et ses successeurs. Le nouveau roi, pour sceller sa réconciliation avec l’empereur, lui offrit le secours de ses armes dans l’expédition qu’il allait entreprendre contre Milan. Il dut rassembler des troupes à ses frais, la diète lui ayant refusé le droit de lever des hommes pour une expédition lointaine et peu utile. Il réunit dix mille hommes et franchit avec eux les Alpes. Les Tchèques se firent remarquer par leur vaillance, notamment au siège de Milan. On montre encore dans la cathédrale de Prague l’uu des trophées de cette expédition. Plus tard, Vladislav vint au secours du roi de Hongrie, Etienne III, dont ses fils avaient épousé les deux filles. Cette fois encore la diète de Bohême refusa des hommes au roi, qui partit avec des volontaires, et remporta de nouveaux succès contre l’empereur de Constantinople. Ces succès, qui le firent redouter au dehors, ne découragèrent pas à l’intérieur les tentatives des princes apanagés. L’empereur, peu reconnaissant des services rendus, favorisa ces tentatives. Vladislav, dégoûté du pouvoir, abdiqua et se retira dans un couvent (1178). Plusieurs concurrents se disputèrent le pouvoir suprême; Barberousse s’arrogea le droit de décider entre eux, les cita devant son tribunal