FRANÇOIS II. 395 sition ne pouvait être durable. Elle poussait une pointe jusqu’au cœuE de l’ancienne Pologne, jusqu’au centre des possessions que la Russie et la Prusse s’étaientattribuées : « tôt ou tard l’une de ces deux puissances devait être tentée do s’arrondir aux dépens de l’Autriche, en lui appliquant le système de spoliation qui avait si bien réussi vis-à-vis de la Pologne. » (Himly.) La nouvelle annexion ajoutait à l’Autriche 4 700 kilomètres carrés et 1 100 000 habitants. Ce n’était pas une indemnité suffisante pour la perte des Pays-Bas. Perte de la Lombardle ; acquisition de Venise et de la * JDaimatle (f 909). Abandonné par la'Prusse, François II ne fut pas plus heureux en Italie qu’en Belgique : les victoires de Bonaparte à Montenotte, à Millesimo (avril 1796), eurent pour résultat la conquête de la Lombardie, bientôt transformée en république cisalpine. Bonaparte avait annoncé aux Italiens qu’il ne faisait la guerre qu’aux « tyrans qui les tenaient asservis». Qui lui eût dit alors que l’un de ces tyrans était le futur beau-père de Napoléon I"? Les troupes de François II firent d’héroïques efforts pour disputer le terrain aux armées républicaines. Elles échouèrent. Wurmser, défait à Lonato, à Castiglione, à Bassano (août, septembre 1796), fut réduit à s’enfermer dans Mantoue. Le Hongrois Alvinzy, qui descendit du Frioul pour le délivrer, fut écrasé à Arcole, puis à Rivoli, et Wurmser capitula dans Mantoue (février 1797). La route de Vienne s’ouvrait au vainqueur La république aristocratique de Venise orutsau-ver son indépendance et se garantir contre l’invasion des idées révolutionnaires en traitant avec l’Autriche et en attaquant les Français à l’improviste. Cette imprudence devait lui coûter sa liberté et la réduire à une servitude qui a été l’un des plus douloureux épisodes de l’histoire contemporaine. Après la reddition de Mantoue, l’Autriche avait opposé à Bonaparte celui qu’elle considérait comme