LES MIGRATIONS SLAVES. leur nouvelle patrie. Chez les Slaves de l’Elbe et chez ceux de Rassie, le paganisme slave prit un développement considérable, une organisation savante, et ce serait un long travail que d’étudier tous les dieux de leur Panthéon (Peroun et Yeles, Triglav et Svatovit, Stribog et Radgost/. Leurs noms nous ont été conservés par les anciennes chroniques russes et par les chroniqueurs de l’Allemagne ou du Danemark. Helmold, Thietmar, les biographes de l’évêque Ot.to do Bamberg, Saxo Grrammaticus. La trace de ces divinités n’apparaît pas chez nos Slaves de Bohême, de Moravie, de Garnioleou de Croatie. Le premier annaliste de la Bohême Gosmas passe sur la période païenne sans même se douter que les premiers Tchèques aient pu avoir une religion. Arrivé à la fin du onzième siècle, il se contente de mentionner certaines superstitions ou certains rites abolis par le duc de Bohême Bretislav : « Il chassa de ses Etats les sorciers et les magiciens, brûla les bois ou les arbres que le peuple adorait en maint endroit. De même il mit fin à des rites superstiiieux que le peuple pratiquait encore vers la Pentecôte; il offrait des présents aux sources, immolait des victimes aux démo s. Le prince interdit encore les sépultures dans les champs et dans les forêts, les^cènes païennes qu’on faisait dans les carrefours, comme pour le repos des âmes, les jeux profanes qu’on célébrait sur les morts, la figure masquée, en invoquant leurs mânes. » On ne voit nulle part que les Slaves aient adoré des hommes divinisés oü qu’ils aient connu la force aveugle du Destin. Ils n’avaient ni temples, ni castes de prêtres (sauf toutefois les Slaves rie l’Elbe). Cette circonstance nous explique pourquoi le christianisme s’introduit sans difficulté chez les Tchèques, les Croates, les Slovène*. Les résisiancés qu’il rencontra s’expliquent surtout par la répugnance qu’inspirèrent les prédicateurs allemands.