5S2 CHAPITRE XXXIV. Kl veil de In <|iirs(i»n d'Orient: politique Inrrriulnr de l'Autriche (*894-1878). L’impuissance de la monarchie austro-hongroise fut démontrée une fois de plus par les événements qui s’accomplirent de 1876 à 1878 dans la Péninsule Balkanique. En 1874 une insurrection éclata chez les peuples slaves (serbes et croates) de la Bosnie et de l’Herzégovine. Les causes de cette révolte ne doivent pas être cherchées ailleurs que dans les désordres et les excès de l’administration ottomane. L’Autriche, au lieu de prendre hardiment le parti des chrétiens et de jouer vis-à-vis d’eux le rôle de libératrice, fut paralysée par ses divisions intérieures et par la pression qu’exerçaient sur elle ses deux puissants voisins, la Russie et la Prusse. La triple alliance qui a son point de départ dans le partage de la Pologne fut renouvelée et resserrée à l’occasion du démembrement probable de la Turquie. En septembre 1872, les trois empereurs avaient eu une entrevue à Berlin, et depuis cette époque la politique orientale des trois chanceliers, MM. de Bismark, Andrassy et Gort-chakov, était restée plus ou moins solidaire. Chacun sait que dans cette triple alliance le premier rôle a toujours appartenu à la Russie et le troisième à l’Autriche. Quand, en 1874, le cabinet de Vienne conclut directement avec la Roumanie un traité de commerce et une convention relative aux chemins de fer des deux Etats, la Porte crut devoir protester contre celte violation de ses droits souverains. Les trois chanceliers s’entendirent pour décliner ses réclamations. « 11 viendra un jour, s’écriait douloureusement Aarili pacha, où il sera impossible à toute volonté humaine de retenir le torrent que la longue série des traités violés aura déchaîné. » — Dès ses débuts, l’insurrection de la Hostile et de l’Herzégovine créait à l’Autriche de sérieux embarras ; elle avait à ménager à la fois la mauvaise volonté des Magyars et la jalousie inquiète de ses alliés. Les Hongrois trouvaient que la race slave était déjà trop nombreuse dans l’empire et se souciaient peu de voir une