332 CHAPITRE XIX. Lc§ colons serbes, les frontières militaires5 traité fie IBelgrade (1931). La Hongrie, réconciliée avec la maison de Habsbourg, montra du reste assez peu d’esprit politique. En 1723, la Diète réduisii les colons serbes, qui étaient naguère venus avec Arsène Tsernoïevitch, à l’état de serfs de la glèbe : non-seulement ils ne pouvaient plus retourner dans-leur pays, ainsi que Léopold le leur avait promis naguère, mais ils ne pouvaient se déplacer dans l’intérieur même du royaume. On voit alors se produire les premiers symptômes de cet esprit exclusif, intolérant pour les autres nationalités, qui a plus d’une'fois caractérisé la politique magyare. A ce moment, l’intolérance s’exerce plutôt en matière de religion que contre les nationalités. Les protestants magyars, les orthodoxes serbes sont persécutés par des compatriotes fanatiques; l’empereur, peu suspect de libéralisme, est obligé d’intervenir en leur faveur. « Ainsi, dit M. Sayous, commençait à se dessiner la politique moderne des Habsbourgs, sincère dans cette occasion, plus sincère à diverses époques que n’en veulent convenir les historiens magyars, mais, bien des fois aussi, suspecte de perfidie ou de dissimulation. Elle consistait à se montrer plus libérale que les constitutionnels, plus ouverte au progrès que les Assemblées, plus généreuse envers les minorités religieuses ou nationales que le peuple de Verbœczy. Plusieurs fois, elle présenta des lois de réformes qu’elle savait fort bien ne devoir pas être acceptées; plusieurs fois, elle prit toutes ses mesures pour que l’amour-propre magyar, blessé de la façon dont ces lois étaient rédigées par des étrangers, se compromît aux yeux de l’Europe en refusant de les admettre. Lorsqu’au contraire l’esprit de réforme dominait dans le pays et dans les Assem -blées, alors la cour de Vienne s’effrayait ou affectait de s’effrayer de ces innovations ; très-rarement elle les repous-