LE GROUPE AUTRICHIEN S. LES HABSBOURGS 141 du Tirol dévolues à la maison de Wittelsbach. Mais il ne put disposer que de la Garinthie ; la noblesse tirolienne, se déclara pour la princesse Marguerite, qui, soutenue par son beau-père Jean de Bohême, resta on possession de cette partie de son héritage. Le Tirol offrait dès lors un exemple de cette loyauté qui l’a rendu célèbre1. Cependant, la Carinthie fut bientôt disputée à l’Autriche; Marguerite, divorça avec son trop jeune époux pour cause d’impuissance (13'r2) et épousa en secondes noces le fils de l’empereur Louis de Bavière. L’empereur prétendit donner à son fils l’investiture, non-seulement du Tirol, mais encore de la Carinthie. L’intérêt commun réunit de nouveau les maisons de Habsbourg et de Luxembourg. Ainsi à cette époque, la Bohême et l’Autriche, sont dans un mouvement d’oscillation perpétuelle, sans cesse occupées à se faire contre-poids et à maintenir un équilibre toujours instable. Charles IY, roi de Bohême, une fois investi de la couronne impériale consentit à laisser la Carinthie à FAutriche. Albert lui fit hommage et fut d’autant plus heureux de vivre en paix avec l’empire que ses démêlés avec la Suisse réclamaient toute son attention. (Défaite de Nœfels, 1352.) Il n’agrandit pas seulement l’Autriche : sa politique intérieure fut des plus habiles, sa bonne administration lui mérita le surnom de Sage. Il donna à la ville de Vienne un nouveau Stadtrecht (droit municipal); Klagenfurth, la capitale de la Carinthie en reçut un également. Il supprima le duel judiciaire en Garinthie. Les chroniques attestent sa popularité. D’après un récit du quinzième siècle, un 1 Le Tirol divisé en une foule d’États séculiers ou ecclésiastiques, s’était de bonne heure affranchi de la suzeraineté de la Bavière ; les principaux dynastes étaient les comtes de l’Adige ou du Tirol. et les comtes d’Andechs, qui obtinrent sous Frédéric Ier le titre ducal et prirent celui de ducs de Meran. Leur race s’éteignit en 1248, et leurs domaines furent réunis à ceux des comtes du Tirol, qui possédèrent ainsi la plus grande partie du pays compris entre l’Inn et l’Adige. Le Tirol doit son nom au château de Tiio! qui s’élevait sur remplacement de la station romaine de Teriolis, non loin de Meran, sur le cours supérieur de l’Adige.