LA BOHÈME. GUERRES DES HUSSITES. 193 avec le concile. A la diète tenue à Prague à ce sujet, les utraquistes modérant leurs anciennes prétentions, consentirent à ne réclamer l’usage du calice que pour les églises où il existait déjà de fait. Ils demandaient aussi la faculté pour la Bohême et la Moravie d’élire un archevêque et des évêques. En 1435, une entrevue nouvelle eut lieu à Brno (Briinn) entre Sigismond, les délégués du concile et du royaume de Bohême. Le concile ne voulait pas reconnaître l’existence d’une église utraquiste: il admettait seulement que dans chaque paroisse le sacrement do l’autel fut accordé à tout fidèle avec ou sans le calice, au gré de chacun ; les archevêques et les évêques devaient s’engager à administrer le sacrement, sous une seule ou sous les deux espèces, et à consacrer les prêtres catholiques ou utraquistes. Les délégués bohèmes soutenus, du moins en apparence, par Sigismond dont le rôle e?t fort ambigu, refusèrent cette transaction et menacèrent de quitter Brno; sur les instances de Sigis^ mond, une nouvelle entrevue fut décidée ; elle devait avoir lieu à Stulhweissenbourg (Albe Royale, Szekes Feervar) en Hongrie. En attendant les états de Bohême firent dresser la liste des paroisses utraquistes et catholiques, et procédèrent, d’accord avec le clergé utraquiste, à l’élection d’un archevêque et do deux évêques. Leur choix se porta d’abord sur Jean de Rokycana. Le concile refusa de sanctionner cette élection et désigna l’un des délégués, l’évêque Philibert de Goutances, comme administrateur provisoire de l’archevêché. G’est aux conférences de Szekes Feervar que la paix religieuse fut définitivement conclue. Sigismond lit entendre aux délégués du concile qu’il s’agissait surtout pour lui de rentrer dans son héritage et qu’il saurait bien, plus tard, ramener le royaume à la véritable religion. Cependant, il n’osa proclamer dans Prague même, un traité auquel lui-même ne croyait pas. C’est à Jihlava (Iglau) en Moravie que les Compactala de la nation bohème furent solennellement proclamés. Le concile tolérait jusqu’à nouvel ordre l’usage de la coupe et l’existence d’un clergé utraquiste. Les quatre articles de Praaue étaient acceptée hist. de l’aîjtmche. 13