60 CHAPITRE V. durent se replier sur eux-mêmes et se contenter des domaines qu’ils s’étaient assurés dans la vallée du Danul>e. Le roi Geiza (972-997) fut le premier souverain pacifique de la Hongrie païenne; sous son règne, les Hongrois essayèrent d’intervenir dans une querelle entre Henri de Bavière et l’empereur Oton IL L’empereur détacha de la Bavière l’Autriche actuelle en faveur de Léopold de Ba-benberg, qui vainquit les Hongrois et les rejeta près de Vienne. Un nouvel état militaire apparaissait, qui devait jouer un grand rôle dans l’histoire de ces contrées. La Hongrie était enfermée dans les limites qu’elle ne devait plus franchir; toutefois les Magyars n’étaient pas seuls dans ces'régions ; presque partout ils étaient entourés par des Slaves dont la iangue et les institutions allaient exercer sur eux une durable influence : au sud-est, ils confinaient à l’élément romain ou valaque qui depuis les Colonies romaines de Trajan s’était développé dans ces contrées. De nombreux mariages avec ces peuplas voisins modifièrent peu à peu le type primitif des Magyars ; iis ont perdu depuis longtemps les pommettes saillantes et les yeux obliques des Mongols. Leur type perfectionné par des croisements successifs est devenu un des plus beaux, le plus beau peut-êtrO de l’Europe. mœurs et religion des Magyars païens. La religion des Hongrois païens a laissé peu de traces, et il est difficile de dégager un système mythologique des superstitions populaires. Un dieu suprême (Isten) paraît les dominer : il est le père des hommes ; au-dessous de lui, on trouve un certain nombre de génies secondaires, le démon ordôg, le mano esprit sinistre, puis les lüncler, les merveilles, les fées, les apparitions, agissant de diverses manières sur la destinée des hommes. «Quelque part dans les montagnes de Transylvanie se trouve le palais du roi des tünder avec la reine et de belles jeunes filles, palais d’argent et de cuivre protégé par un lion d’or, se mirant