LA BOHÈME SOUS LES ROIS AUTRICHIENS. 277 Quint venait de convoquer la diète germanique. Il laissa la régence à son second fils l’archiduc Ferdinand; à Augs-bourg, les princes allemands demandèrent que la couronne de Bi hême supportât les mêmes charges que le reste de l’empire ; mais Ferdinand sut défendre les droits de son royaume et affirmer son indépendance vis-à-vis de l’Allemagne. Peu de temps après, il établit à Prague un tribunal royal d’appel pour tous les pays de la couronne; il supprima la juridiction des tribunaux urbains de Prague, de Litomérice, et la juridiction étrangère de Magdebourg et amena l’unificalion du droit dans les états du royaume de Saint Yacslav. Celte même année il renouvela les persécutions contre les Picards et les frères bohèmes; il fit dissoudre leurs réunions, obligea les frères à se rattacher, soit au catholicisme, soit à la secte des utraquistes. Ceux qui refusèrent de se soumettre furent exilés; plus de huit cents émigrèrent en Prusse et en Pologne, notamment à Leszno, près de Poznan (Posen), où le grand Romensky vint plus tard les retrouver. Jean Augusta, l’un des anciens de la communauté, fut jeté en prison et y resta jusqu’à la mort du roi. A la diète de 1549, Ferdinand proposa de nouvelles mesures contre les luthériens; mais il rencontra une vive résistance chez les états de Bohême et de Moravie; l’énergie déployée par les protestants d’Allemagne, obligea Ferdinand à renoncer aux rigueurs qu’il méditait : la paix d’Augsbourg (1556) qui assura le triomphe de la réforme en Allemagne encouragea encore les Evangéliques de Bohême. Pour leur résister, Ferdinand se jeta avec passion du côté des catholiques ; il appela les jésuites à Prague (1556), établit un archevêque pour les catholiques et négocia avec le concile de Trente pour faire admettre les utraquistes comme membres de l’église romaine. Il fit do son vivant reconnaître son fils aîné Maximilien comme héritier du royaume de Bohême (14 février 1549) et le lit couronner en 1562. En 1564 il obtint du pape, Pie IV, autorisé par le concile de Trente, l’usage de la coupe pour les pays de la couronne de Bohême. On vit à Prague les